Léo Tescher
France Inter – 20/08/2018
Avec le déploiement de trottinettes électriques en libre-service à Paris, cet été 2018 fut celui de la démocratisation des nouveaux modes de déplacement… pas toujours suffisamment réglementés.
Au revoir Autolib, bonjour les « EDP » en tous genres ? Ces engins de déplacement personnel se sont multipliés cet été à Paris. Il faut dire que depuis l’annonce de la fin du service d’autopartage, et alors que les nouveaux Vélib’ déçoivent les utilisateurs, la capitale est le lieu rêvé pour toute nouvelle expérience de mobilité douce. En plus des 8 000 vélos en « free floating » (libre-service sans station), les Parisiens croisent ainsi une multitude de nouveaux modes de déplacement électriques.
Trottoir ou chaussée : où rouler en trottinette électrique ?
Elles se sont multipliées ces dernières semaines à Paris notamment parce que les start-up Lime et Bird en proposent elles aussi sur le modèle du « free floating ». Cinq semaines après leur arrivée dans la capitale, les trottinettes Lime (limitées à 24 km/h) affirment d’ailleurs avoir franchi le cap des 100 000 courses pour une distance totale parcourue de 240 000 km. Dans le même temps, des particuliers cèdent au phénomène de mode et s’en achètent. Comptez une centaine d’euros pour un premier prix qui atteindra difficilement les 15 km/h ; environ 3 000 euros si vous voulez filer à 80 km/h. Tout ça entouré d’un flou juridique. La loi française ne précise rien d’autre que « l’utilisation d’une trottinette à moteur est tolérée sur le trottoir à l’allure de la marche » et punit « d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende tout comportement dangereux ».
C’est une belle alternative aux voitures mais…
« Qu’il s’agisse de monoroue, de trottinette électrique ou de tout autre engin qui roule à une vingtaine de km/h, sa place n’est pas sur le trottoir » estime Jean-Paul Lechevalier de l’association 60 millions de piétons. « Les personnes âgées se sentent par exemple fragilisées par ces engins roulants qui déboulent à 20 km/h derrière eux, continue-t-il. C’est la tranquillité des plus vulnérable qui est menacée sur les trottoirs ».
Depuis le début de l’année 2017, l’association tente donc de porter cette problématique au niveau national, en vain. « Peut-être parce que les accidents sur les trottoirs sont rarement déclarés à la police et qu’ils n’apparaissent donc pas encore dans les statistiques de la sécurité routière » ose Jean-Paul Lechevallier. 60 millions de piétons ne participe d’ailleurs toujours pas au Conseil National de la Sécurité Routière et sa dernière lettre aux 200 parlementaires qui demandaient un plan vélo en avril 2018 est restée sans véritable réponse.
Les monoroues
C’est le mode de déplacement le plus innovant de ces dernières années. Vous en avez sûrement croisé coincées entre les jambes de son utilisateur. C’est une gyroroue, ou monoroue électrique, ou SBU (« self banlancing unicycle ») que l’on voit fleurir depuis quelques années dans différents centre-villes. Alliant souplesse et sensation, elles atteignent une vitesse de 25 km/h et coûtent entre 500 et 2 000 euros. Pour choisir, faites confiance au dossier de l’UFC Que Choisir.
La monoroue électrique inspire de nombreux dérivés équipés eux de selles et de guidons comme la Mega Hub Motor Electric Unicycle dotée d’un moteur de 3000W et repérée par le site spécialisé Gyronews qui liste toute sorte d’EDP.
Les skates électriques
La traditionnelle planche à roulette fait son retour en force ces derniers mois. Elle s’est transformée en mode de déplacement urbain à la pointe de la technologie. Le skate électrique se contrôle en général à l’aide d’une télécommande. Son prix va de 100 euros pour une simple planche à plus de 1 500 euros pour une longboard et peuvent foncer jusqu’à 35 km/h.
Les trois coups de cœurs de la rédaction de France Inter sont d’ailleurs des dérivés de ces skateboards électriques :
La Onewheel+ XR, 1 800 dollars pour 30 km/h :
La Mountainboard à chenille, 3 000 dollars (prototype) pour 32 km/h
Le Movpak, 1 200 dollars pour 24 km/h
Et pour terminer cet article en roue libre, n’oublions pas de citer les gyropodes, les segways, les rollers et autres patins électriques, ainsi que les hoverboards, même si ceux-ci semblent s’être fait plus discrets dernièrement dans les rues.