Arthur Marcadé
Le Figaro – 17/10/2018
De plus en plus présentes sur les trottoirs des grandes villes, les trottinettes électriques bénéficient désormais de leurs propres assurances.
Face aux nombre d’accidents grandissant et au manque de régulation, les assureurs s’activent sur le marché des trottinettes électriques. Des assurances dédiées, comme en propose l’assureur en ligne Luko, seront désormais disponibles pour les usagers de ces nouveaux véhicules en vogue.
Selon une étude, le nombre d’accidents en trottinettes électriques a augmenté de 23 % en 2017 (284 blessés) révélait Le Parisien en septembre dernier. À partir de ce constat, la start-up Luko a décidé de lancer une assurance spécifique à ces nouveaux enjeux du déplacement urbain. «De nombreuses assurances d’habitation, dont la nôtre, ne prennent pas en charge les accidents liés aux véhicules nouvelle génération comme les trottinettes électriques» explique Raphaël Vullierme, cofondateur de Luko. «Nous proposons donc dès aujourd’hui une assurance dédiée qui couvre les dommages corporels, le vol, la casse, les mesures juridiques et inclue une garantie de responsabilité civile, en cas d’accident» détaille-t-il. «Selon les véhicules, l’assurance coûte entre 8 et 12 euros par mois». À noter, l’intégralité de la couverture pourra être appliquée «seulement si l’usager portait un casque au moment de l’accident» ajoute Raphaël.
Des contrats changeant selon la vitesse des véhicules
Du côté des assureurs plus traditionnels, ces assurances «existent depuis plusieurs années» indique-t-on à la MAIF. «Notre assurance habitation couvre les accidents liés à ces véhicules, que ce soit des trottinettes électriques, des gyropodes ou autres hoverboards». Toutefois, il faut noter que les contrats ne sont pas les mêmes si le véhicule en question peut dépasser les 25km/h. De la même façon qu’il est nécessaire de souscrire un contrat d’assurance pour une voiture ou une moto, les trottinettes électriques pouvant rouler à plus de 25 km/h doivent être protégées par un contrat d’assurance spécifique. À la Maif, «ces deux assurances sont distinctes» indique-t-on à la MAIF. «La première est incluse dans l’assurance habitation, la seconde est une assurance véhicule à moteur à part entière». C’est d’ailleurs ce qui différencie l’offre de Luko qui prend en compte les deux types de véhicules. A noter, l’assurance véhicule à moteur est imposée par la loi, ce qui n’est pas le cas de celle qui concerne les véhicules NVEI roulant à moins de 25 km/h.
Le gouvernement veut s’adapter
Pour prévenir ce nouveau type d’accident, le projet de loi d’orientation des mobilités qui sera présenté fin octobre contiendra une mesure pour réglementer la circulation des trottinettes électriques, a annoncé Élisabeth Borne le mois dernier. La ministre chargée des transports a affirmé vouloir «adapter le Code de la route» à ces nouveaux véhicules. «Ces derniers ne seront pas assimilés aux cycles mais pourront circuler sur les pistes et bandes cyclables et les zones à 30 km/h mais pas sur les trottoirs afin de protéger les piétons» ajoutait la ministre.