Comment choisir sa trottinette
Pratiques et ludiques, les trottinettes électriques constituent un moyen de transport urbain de plus en plus répandu. Les modèles sont nombreux et la fourchette de prix très large (de 300 à plus de 1 300 €). Voici ce qu’il faut savoir avant de choisir la vôtre.
Un budget conséquent
On trouve des trottinettes électriques à partir de 300 €, mais il s’agit de modèles peu puissants, pas toujours solides ou plutôt destinés aux enfants. Si vous cherchez un modèle pour adulte fiable, léger et endurant, le budget à y consacrer sera plus important, entre 700 et 1 300 €.
Des marques prestigieuses
L’entreprise allemande Walberg Urban Electrics a révolutionné la trottinette électrique au début des années 2010 en lançant le premier modèle compact et pliable, l’Egret One. D’autres ont suivi, comme SXT Scooters (allemande), Etwow, L-Trott (basée à Toulouse) ou Scorp’It (France). L’incontournable marque de trottinette Micro Mobility vient de commercialiser son modèle électrique, l’E-micro One. Tout comme Oxelo (Decathlon), qui teste son premier modèle, la Klick 5, dans neuf magasins Decathlon de Paris, Lyon et Lille.
Poids et gabarit
Certaines trottinettes électriques sont encombrantes, alors que d’autres peuvent passer complètement inaperçues. Plusieurs éléments influent sur le poids et le gabarit de ces engins : largeur du plateau, type de batterie, de moteur, câblage, systèmes de pilotage et de freinage… Au final, le poids atteint 10 à 16 kg, limite tout juste acceptable pour être transportée dans le métro ou dans le train. Micro Mobility réalise une prouesse avec l’E-micro One, qui pèse 7,5 kg. Sachez que si votre trottinette est trop lourde et que vous tombez en panne de batterie, vous ne pourrez pas l’utiliser comme une trottinette classique.
Autonomie et vitesse
Une bonne trottinette électrique offre une autonomie de 20-25 km et permet de rouler à 24-25 km/h environ (vitesse maximale autorisée par la réglementation sur les vélos à assistance électrique). Elle se recharge sur une prise secteur en 3 à 5 heures. Autonomie et vitesse dépendent de la puissance du moteur et de la batterie, bien sûr, mais aussi du trajet (montées/descentes) et du gabarit de l’utilisateur. Une personne de 80 kg qui monte quotidiennement la célèbre côte des Gardes (à Meudon) devra recharger sa trottinette plus fréquemment qu’une danseuse étoile qui la descend. Sachez que les fabricants mentionnent tous un poids de charge maximum, 90 à 120 kg en général.
Batterie au lithium ou au plomb
La batterie est essentielle sur une trottinette électrique, c’est aussi le composant le plus cher. On trouve encore de volumineuses batteries au plomb sur certains modèles (notamment destinés aux enfants), mais la batterie au lithium (Li-ion, Li-Po) est la plus fréquente sur les trottinettes transportables (pliables). Plus endurantes, plus légères et plus rapides à recharger, elles sont logiquement mieux adaptées. Surveillez la tension (V) et la capacité (Ah) : 24 V et 8 Ah constituent un minimum pour une trottinette (moins exigeante qu’un vélo électrique).
Moteur dans la roue ou transmission par courroie
On trouve deux types de moteur : niché dans la roue (avant ou arrière selon les modèles) ou situé sous le plateau. Sur leurs modèles haut de gamme, les fabricants intègrent le plus souvent un moteur de type « brushless » (« sans balais »), qui ne nécessite aucun entretien. Les modèles moins chers se contentent de moteurs « brushed », moins puissants mais dont la mise en œuvre est plus simple (ils fonctionnent en courant continu, et non en courant alternatif à plusieurs phases comme les moteurs brushless). Pour la transmission, certaines trottinettes intègrent une courroie, qui s’use avec le temps. Les trottinettes à courroie sont généralement plus rapides dans les montées, mais aussi plus encombrantes. La puissance du moteur n’est pas un critère de choix à elle seule.
Les éléments de confort
Plusieurs paramètres influent sur le confort. Les plateaux sont plus ou moins larges. Des grandes roues (200 mm) peuvent s’avérer plus stables que des petites (125-150 mm), mais ce n’est pas toujours le cas. Les pneus gonflables sont plus confortables (on sent moins les pavés, par exemple), mais les crevaisons peuvent gâcher le plaisir. Avec des pneus pleins, pas de souci. Préférez tout de même la gomme au plastique lisse, qui glisse (surtout par temps pluvieux). On trouve aussi des trottinettes électriques géantes, avec pneus crantés, hybrides entre un vélo et une trottinette (lire notre décryptage sur les différents types d’appareil), à envisager plutôt dans le cadre de balades au grand air.
Vérifiez que le guidon est réglable à une hauteur qui vous convient.
Certains modèles intègrent un éclairage (indispensable pour être visible de nuit, équipez-vous dans tous les cas de LED de vélo), un klaxon, ou un crochet pour transporter un sac.
En général, un compteur indique le niveau de la batterie, la vitesse, le kilométrage total, mais quelques engins comme la Citybug 2 et l’E-micro One s’en passent (les principaux modèles de trottinettes électriques disponibles).
Différents systèmes de pilotage
L’accélération est généralement commandée par une gâchette (à l’index ou au pouce), mais les fabricants innovent avec d’autres systèmes. Sur la Citybug 2 par exemple, il faut pousser le guidon en avant pour accélérer et le tirer vers soi pour freiner. Sur l’E-Micro, un capteur permet de détecter la poussée de l’utilisateur et maintient l’énergie impulsée (il s’agit d’un des premiers modèles à assistance électrique).
Pour respecter la réglementation, certains modèles proposent un mode « trottoir » qui bride la vitesse à 6 km/h.
Pour freiner, il existe des systèmes mécaniques et électroniques. Les premiers (freins à disque, à tambour) sont actionnés par une poignée de frein, comme sur un vélo. Les seconds, plus fréquents, prennent différentes formes : gâchette, ou appui sur un frein situé sur la roue arrière, comme sur une trottinette classique. Sur certains modèles, comme les L-Trott, ce frein électronique agit aussi comme un frein à friction traditionnel. Il est fréquent que le moteur soit capable de recharger la batterie lors des phases de décélération (frein récupérateur d’énergie). Pour un utilisateur au parcours mixte, 10 % de l’autonomie globale seraient ainsi assumés par le frein.
Homologation et norme CE
Certaines trottinettes électriques sont « homologuées » : interdites de trottoir, elles doivent obligatoirement rouler sur la chaussée. L’utilisateur perd toute la flexibilité liée à la trottinette puisque le port du casque est obligatoire et qu’elles doivent être immatriculées, assurées, équipées d’une selle, de rétroviseurs, etc. Homologuées ou pas, les trottinettes vendues en France doivent porter le marquage CE, qui suppose qu’elles répondent aux dispositions en vigueur (sur déclaration du fabricant). Notez que ces directives européennes n’ont pas été définies spécifiquement pour les trottinettes électriques. Plus vastes, elles concernent par exemple le chargeur de batteries (directive 73/23/EEC) ou les règles de mise sur le marché (directive 2006/42/CE). Les professionnels travaillent actuellement à la définition d’une normalisation ad hoc, qui pourrait être finalisée fin 2016 et servir de point de départ à une réglementation claire des usages.
Garantie
La loi impose aux fabricants de trottinettes électriques (comme de tout autre produit) d’assumer une garantie légale de conformité de 2 ans. Avant le 18 mars 2016 et en cas de problème dans les 6 mois après l’achat, le consommateur n’a pas à prouver que la panne vient d’un défaut qui existait avant la vente du produit (articles L.211-1 et suivants du code de la consommation). À compter de cette date, ce délai (durant lequel il revient au professionnel de prouver que le défaut n’existait pas) sera porté à 2 ans. Notez toutefois que les consommables ne sont pas concernés par cette garantie, et que certains fabricants discourtois considèrent la batterie comme un consommable. Comptez alors entre 300 et 400 € selon les modèles (pour une batterie au lithium). Les fabricants sérieux garantissent la batterie 1 an minimum.