France Bleue – 12/01/2016
Emilie Defay
Roues gyroscopiques électriques, « hoverboards » : ces nouveaux engins motorisés sont de plus en plus nombreux sur les trottoirs et commencent à poser question : quelle est leur place en ville ? Sur les trottoirs, les pistes cyclables, la chaussée? La réponse reste floue pour l’instant.
Pouvoir se faufiler partout y compris dans les zones piétonnes, c’est ce qui a séduit Axel lorsqu’il acheté une roue électrique gyroscopique, cette engin qu’on cale entre ses jambes et qui permet d’aller jusqu’à 20 ou 30 km/h. « Tu peux te balader partout comme les piétons, à la différence des vélos ou même de la trottinette qui prend plus de place », souligne le garçon de 12 ans.
Tolérés sur les trottoirs
Tous les vendeurs de ces nouveaux engins électriques individuels l’assurent : e-roue et autres « hoverboards », sorte de skate électrique avec deux roues, sont tolérés sur les trottoirs. Une affirmation qui a le don d’agacer Jean-Paul Lechevalier, président de l’association Les Droits du piéton : « Ces engins, aussi plaisants soient-ils, représentent un risque pour les piétons », prévient le défenseur des piétons. « Ils sont motorisés, ce sont clairement des véhicules, or les véhicules ne sont pas autorisés sur le trottoir ».
Flou juridique
Les choses ne sont toutefois pas si claires. Selon la préfecture de police de Paris, ces engins sont « juridiquement assimilés à des piétons et leurs utilisateurs tenus de circuler sur les trottoirs » où ils ne doivent pas circuler à plus de 6 km/h. Or certaines E-roues vont jusqu’à 30 km/h et la moyenne tourne plutôt autour de 15 km/h.
En fait, il existe un flou juridique explique Benoît Hiron, chef de groupe sécurité des usagers et déplacements au Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). « Actuellement, ces engins n’existent pas dans le code de la route, précise l’expert. Par défaut, ils sont assimilés à des piétons mais il faudra une évolution des textes. Il y a un travail à mener pour définir leur place, il faudra prendre une décision ».
Des situations très diverses à l’étranger
A l’étranger, certains pays ont tranché comme le Royaume-Uni qui interdit purement et simplement ces engins sur la voie publique (trottoir ou chaussée). En Belgique, la décision prise est plus mesurée : en fonction de leur vitesse, ils sont autorisés soit sur les trottoirs, soit sur les pistes cyclables. « Tout est une affaire de compromis, conclut Benoît Hiron. « L’acceptabilité de ces nouveaux engins dépendra aussi de l’attitude des premiers utilisateurs, s’ils sont courtois, ils seront plus facilement acceptés. »