La Croix – 17/05/2016
Emmanuelle Lucas
Ce nouveau moyen de locomotion séduit les adolescents mais son coût élevé a de quoi laisser les parents perplexes. Le hoverboard permet de rouler à la vitesse de 10 km/h, à l’instar des skateboards électriques.
C’est une courte planche, encadrée de deux roues latérales. Voici le hoverboard, la nouvelle coqueluche « made in China » des adolescents. Les parents, eux, y retrouvent le skateboard volant de Michael J. Fox dans « Retour vers le futur », qui les a tant fait rêver dans leur jeunesse. Il lui emprunte d’ailleurs jusqu’au nom, formé de hover (flotter) et board (planche). Dans la réalité, cependant, le hoverboard ne vole pas. Il permet tout au plus de se lancer à l’assaut des trottoirs à la vitesse de 10 km/h, à l’instar des skateboards électriques déjà présents dans les magasins.
Il assurerait pourtant un style incomparable. Certes, l’attitude est quelque peu statique, puisque les jambes restent campées sur la planche, mais le hoverboard se manie presque comme un skateboard. « C’est facile à diriger, explique Jérôme Clastre, en quelques minutes les enfants se débrouillent. » Détenteur de la licence Iochic, qui seule commercialise le hoverboard original en France, il constate l’engouement suscité. « Les enfants en veulent tous un, c’est de la folie. Quand je me balade avec dans la rue, je provoque un attroupement. »
Mais, du rêve à la réalité, il y a le prix. Le hoverboard coûte cher. L’original coûte 599 € dans sa version la plus simple, et jusqu’à 899 € s’il est connecté au téléphone. Il communique alors toutes sortes de données (nombre de kilomètres parcourus, etc.) via une application. De nombreuses copies existent cependant à des coûts plus abordables. « Mais attention, la batterie doit être de bonne qualité », avertit Jérôme Clastre. De fait, le hoverboard a défrayé la chronique, l’an dernier, lors de son arrivée sur le marché américain. Certaines planches avaient commencé à prendre feu du fait de batteries défectueuses !
À notre avis
Il y a quelques décennies, les repas familiaux pouvaient être animés de discussions interminables sur l’utilité ou non, pour l’adolescent de la maison, d’obtenir un deux-roues. Un peu de la même façon, le hoverboard est devenu aujourd’hui un sésame de l’indépendance. Il colle également à l’air du temps. Les modes de locomotion urbains sont désormais ludiques et écolos. Comme ils circulent sur les trottoirs, les hoverboards sont peu dangereux – du moins pour les jeunes eux-mêmes, car ils peuvent l’être pour les piétons –, mais leur coût excessif les rend peu abordables pour de très nombreuses familles.