Übergizmo – 25/08/2015
« Un engin électrique innovant, intuitif, high-tech pour les déplacements urbains », c’est la promesse de la Citybug 2, une nouvelle trottinette électrique. Difficile de résister au test de ce moyen de transport, qui – spoiler – est effectivement fort sympathique, voire plus.
C’est quoi ?
La CityBug est sans doute l’un des derniers engins électriques à la mode, plus stable que les gyropodes (notre test du Solowheel) et moins encombrante que les vélos électriques. La CityBug 2 est donc une trottinette électrique capable d’aller jusqu’à 18 km/h, en affichant un poids de 12.2 kilos, disponible en deux coloris, blanc ou noir, au prix public conseillé de 999 euros.
Pourquoi c’est important ?
La mobilité urbaine est au cœur des priorités des habitants des grandes villes, pour sa praticité certes, mais également concernant tout un pan écologique et non polluant. Le secteur est en pleine mutation et les progrès visibles de jours en jours. La trottinette Citybug 2 est l’une des alternatives les plus innovantes du moment et reste (relativement) accessible financièrement.
(Petite parenthèse : Notons ici que le prix est un faux débat, ce type de produits novateurs est généralement recherché par une catégorie de gens profitant d’une situation financière confortable, voire très aisée. Avant que ces appareils électriques ne se démocratisent, les prix resteront évidemment élevés. L’intérêt est en revanche de se renseigner dès à présent.)
La CityBug représente néanmoins une belle évolution, sorte de chaînon manquant se situant entre la traditionnelle trottinette « manuelle » et les électriques du futur, très engageante pour l’avenir du genre. Elle offre une solution très commode pour les petits trajets, afin de gagner en rapidité et de se déplacer simplement. Moins encombrante qu’un vélo, elle reste facile à garer, comme à sécuriser. C’est une excellente alternative à la marche à pieds, et à ceux qui veulent s’épargner quelques stations de métro !
Notons enfin la réglementation applicable à la trottinette électrique: son usage sur la voie publique est autorisé en France jusqu’à 6 km/h, sur les trottoirs uniquement. Toutefois, il est encore possible de filer sur les pistes cyclables sans risquer d’amende. Ce véhicule électrique est donc un parfait compromis route/trottoir, ce qui lui garantit un avenir des plus radieux.
Design
Le design de cet appareil est particulièrement réussi, à la fois discret et élégant, aucun câble n’est visible et l’indicateur de batterie est parfaitement intégré dans son cadre. Les matériaux sont clairement qualitatifs et le tout respire la solidité. Le guidon réglable permet à tous de trouver une position confortable, qui plus est grâce aux poignets ergonomiques.
Le poids total de cette trottinette est de 12,2 kilos, ce qui reste (globalement) en-dessous des principaux concurrents. Il est donc possible de la porter dans les escaliers sur quelques étages, si vous souhaitez la monter chez vous la nuit, sans besoin d’être Musclor. (A titre personnel, je suis parvenue à la hisser en haut de Montmartre par les escaliers, sans tricher, et sans funiculaire.)
Le système de pliage est simpliste et solide, une excellente chose pour la ranger et/ou la replier quand le besoin s’en fait sentir. Une simple petite poignée se tire – située près de l’indicateur de batterie – pour la replier en 2 secondes et il suffit de la « cliper » pour qu’elle retrouve sa position initiale.
La batterie Lithium-ion de 200 Wh est parfaitement intégrée dans le plancher, permettant une autonomie de 15 à 18 km et assurant une discrétion indispensable pour un objet de ce tarif. Elle passerait presque pour une trottinette traditionnelle, si ce n’est qu’elle file dans les montées sans besoin de poser le pied à terre et cela à de quoi surprendre les badauds.
Et à l’usage ?
Il est difficile de trouver à redire, si ce n’est qu’elle manque un tant soit peu de réactivité au démarrage, mais une fois lancée, puissante et véloce, chaque pilote prendra plaisir à se déplacer sur cet engin, tant elle se rit des montées et se manœuvre avec délicatesse.
Comme nous le précisions, elles est pourvue d’une autonomie comprise entre 15 à 18 km (en fonction de la vitesse moyenne), il y a peu de chances qu’elle vous laisse en rade sur de courts trajets. Le cas échéant, l’indicateur situé dans le cadre vous aura notifié le besoin de la recharger, grâce à une estimation sur une échelle de 5 barres. Une charge complète sur secteur prendra environ 3h, mais il est possible de la recharger ¾ d’heure pour repartir du bon pied et arriver à bon port.
De prime abord, il est difficile de trouver une conduite plus intuitive que la trottinette « manuelle », et celle-ci est en plus équipée d’un système similaire aux gyropodes. Pas de frein, ni d’accélérateur aux poignées, il suffit de donner une première impulsion avec le pied et de pousser le guidon vers l’avant pour accélérer. La vitesse se maintient ensuite sans nul besoin d’efforts. L’accélération est puissante mais progressive, tout comme le freinage (un frein sur roue à l’arrière) est particulièrement véloce, ce qui est un avantage dans les rues parisiennes, emplies de touristes et de pigeons.
Le moteur « brushless » de 250 Watts est relié à la roue et capable de filer de 6 à 18 km/h, ce qui est rapide, vraiment rapide sans protection (le port du casque n’est pas un luxe) ! Il est cependant possible d’actionner un interrupteur pour bloquer la vitesse à 6km/h et ainsi de rouler sur les trottoirs sans risque de percuter un piéton.
Parlons justement de sécurité. Un capteur de présence empêche tout démarrage intempestif si l’utilisateur n’est pas sur la Citybug 2 (poids minimum de 35 kilos, mais ce n’est pas un jouet pour enfant). Deux capteurs d’effort avant/arrière sont situés sur la colonne de direction et activent la bête, quoi qu’un peu difficiles à enclencher les premières fois, l’usager s’y fera en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Bref, si ce n’est le prix de la Citybug, l’expérience est formidable.
On a aimé
Comme nous le disions, nous sommes quasi dithyrambiques sur la Citybug, bien qu’elle nécessite quelques améliorations – Rappelons que nous n’en sommes qu’aux prémices des appareils de mobilité urbaine -. En ce temps et à cette heure, c’est un excellent produit, qui mérite que l’on s’y intéresse de près.
Compacte, facile à garer (avec un antivol spécial trottinette, à acheter séparément en revanche) ou à plier, élégante, intuitive, ce produit est une réussite. Par sécurité, un frein moteur contrôle la vitesse pour ne pas risquer de dépassement dangereux. Sécurité et esthétisme, l’équation est gagnante. Par ailleurs, l’absence de câbles, les pneus sans chambre, et l’intégration des composants permettent à la Citybug de ne nécessiter de quasiment aucun entretien.
On s’attend souvent à des appareils encore bruyants et si la Citybug n’est pas totalement silencieuse, il n’en demeure pas moins qu’elle diffuse un ronronnement léger et agréable.
On n’a pas aimé
Pour garer la CityBug en ville, il n’y a pas trente-six solutions, à 1000 euros pièce, l’antivol menotte en acier s’impose (Masterlock en propose d’excellente facture). Or si celui-ci se transporte aisément sur le cadre de l’appareil, ce n’est pas sans conséquence sur la peinture ! Ce n’est pas dramatique, mieux vaut la patine du temps qu’un vol pur et simple.
Si compacte soit-elle au quotidien, il est extrêmement compliqué de prendre le métro avec… Certes elle se replie, mais envahie inévitablement le compartiment, ce qui risque de vous attirer les foudres des voyageurs. Il convient d’oublier le métro aux heures de pointe (ce qui est également valable si vous possédez une trottinette de ville, ce n’est pas uniquement inhérent à ce produit).
Le manque d’accessoires est également à noter, à 1000 euros, un phare et un garde-boue plus efficace seraient de vrais plus. Lorsque vous filez à 18 km/h, de nuit, il est important que les voitures ou les piétons s’aperçoivent de votre présence. Il est certes possible d’en acheter un amovible et de le poser sur l’appareil, toutefois, c’est encore un coût supplémentaire.
Enfin, on notera que sur pavés ou routes abîmées, l’absence de suspensions et les chambres pleines des roues font ressentir les vibrations de plein fouet, gare à ceux qui ont le dos sensible.
Ca nous a étonné
Usage détourné de la trottinette et anecdote personnelle, la Citybug se marie très bien au Roller en termes de vitesse et un patineur aguerri peut facilement s’accrocher aux hanches du pilote de la Citybug pour profiter d’une balade sans le moindre effort ! Et provoquer des réactions hilarantes chez les passants qui ne comprennent pas comment une trottinette parvient à réaliser ce tour de force…
Le succès de la CityBug est impressionnant, son design singulier poussent les gens à l’observer et à vouloir l’essayer. Elle fait briller les yeux des enfants… et ceux des adultes. Nous garantissons que les rues en seront remplies d’ici une décennie. (Mieux que Tinder, cela en fait donc un accessoire idéal pour draguer et engager la conversation, mais chuuuut).
Et alors ? J’achète ?
Ce produit à qui il ne manque que peu de choses – à l’aune de sa démocratisation – mérite des éloges (Tout de même, une lampe à l’avant ne serait pas un luxe). Remarque personnelle, j’ai adoré tester cet appareil, au point de baptiser l’exemplaire prêté « Jolly Jumper » (Moquez-vous !) Si ça ne tenait qu’à moi, je m’en prendrai une demi-douzaine, le fameux « Ah si j’étais riche ». Concluons maintenant avec plus d’objectivité.
Si parfait soit ce mode de déplacement, il ne s’adresse pas au commun des mortels, il s’agit d’avoir une vie urbaine et plus que dynamique pour investir une telle somme et la rentabiliser. De même, la Citybug est destinée aux courts trajets, à ce tarif, un vélo électrique peut être un choix plus pertinent.
La région, la géographie, sont également deux variables à prendre en compte. Paris a beau être une grande ville, la trottinette fait office d’hybride n’ayant ni vraiment sa place sur les trottoirs (à cause de la vitesse), ni sur la route (pour la même raison), elle n’est pas très appréciée des promeneurs… Elle sera parfaite sur piste cyclable (Paris pêche encore sur ce point) dans les villes amoureuses des vélos et moyens de transport écologiques (Citons notamment La Rochelle, où Jolly Jumper s’est particulièrement distingué dans un usage quotidien et loin d’être gadget. Oui, je suis à deux doigts de vous mettre toutes mes photos de vacances).
Autre problème évident, ce produit est extrêmement saisonnier. Comme le roller ou le skate, il devient dangereux de l’utiliser sous la pluie ou à l’automne sur feuilles mortes, surtout à 18 km/h. Il en est de même pour l’hiver et ses aléas, comme le froid ou le verglas. A 1000 euros, il faut réfléchir avant d’investir, sachant que les évolutions vont aller grandissantes dans les années à venir.
Et alors, j’achète ? Si 1000 euros ne représentent qu’une bagatelle sur votre compte en banque, fon-cez, même si l’usage est limité (en prenant en compte que vous l’utiliserez principalement au printemps et en été et que de nouveaux modèles plus modernes sortiront d’ici là). Si vous cherchez un appareil électrique pour vous déplacer sur de courts trajets, moins encombrant qu’un vélo et #moinscassegueule plus stable qu’un gyroscope, la Citybug fera votre bonheur.
Bref, adieu Jolly Jumper, tu vas énormément me manquer.