Le Parisien – 12/08/2017
Jean-Paul Lechevalier, de l’association les Droits du piéton, craint que les accidents avec les engins de déplacement personnels ne deviennent de plus en plus grave.
Pour Jean-Paul Lechevalier, président de l’association les Droits du piéton, les engins comme les gyropodes devraient être considérés comme des véhicules à part entière.
Quels problèmes vous pose la multiplication des gyropodes, gyroroues et hoverboards ?
Jean-Paul Lechevalier. Nous craignons que ces engins de déplacement personnel (EDP) ne finissent par coloniser nos trottoirs. Or, leur présence est incompatible avec une marche paisible. On ne les entend pas arriver et, vu la vitesse à laquelle ils peuvent rouler, je crains qu’il n’y ait à l’avenir des accidents de plus en plus graves. Si une personne âgée se fait renverser par un engin de ce type et se casse le col du fémur, elle risque malheureusement de finir ses jours à l’hôpital. Je défends aussi les mamans avec des poussettes, les enfants et les 60 millions de Français qui veulent marcher tranquillement sur les trottoirs.
Faut-il une loi pour encadrer leur utilisation ?
C’est un casse-tête pour les autorités car personne ne sait réellement comment qualifier ces engins qui sont apparus récemment et sont de fait assimilés aux piétons. La liste des véhicules pouvant circuler sur les trottoirs est définie de manière limitative par le Code de la route. Or, le gyropode n’y figure pas. Pas plus que les gyroroues ou les hoverboards. Sachant qu’ils sont motorisés et peuvent rouler jusqu’à 25 km/h ou plus, nous pensons qu’ils n’ont pas leur place sur les trottoirs de nos villes.
Mais où alors ?
Idéalement, il faudrait les contraindre à circuler sur la chaussée, au niveau des pistes cyclables. On devrait en tout cas les considérer comme des véhicules à part entière. En cas d’accident avec un piéton, on peut d’ailleurs se demander si les utilisateurs de ces engins sont assurés pour rouler à 20 km/h sur un trottoir. En fait, on baigne dans une sorte de flou juridique. Aujourd’hui, quand un de ces engins vous percute et vous blesse, ce n’est même pas comptabilisé par la police.