Les Echos – 20/01/2017
Raphael Sachetat
Weebot lance un nouveau concept de véhicule urbain : le Rover, une moto à une roue qui se veut le scooter du futur.
Quel drôle d’engin ! Une silhouette de moto avec une structure qui rappelle celle d’une grosse cylindrée, un guidon, des freins… mais la comparaison s’arrête là. Pour le reste, on est plus proche de tous ces nouveaux moyens de transport urbain qui fonctionnent sur un tout autre mode : ils se dirigent grâce à l’inertie du corps. La prise en main est relativement facile : après une recharge d’environ 2 heures pour remplir la batterie, il suffit de s’installer sur le siège, de mettre le contact en tournant la clé située sur le capot et de basculer doucement son corps vers l’avant pour que l’objet commence à avancer. La position n’est pas forcément naturelle au début, mais l’on s’y fait assez vite.
Pour prendre de la vitesse, il faut se pencher vers l’avant, ce qui procure tout d’abord une impression surprenante étant donné que, devant, il n’y a… qu’une fourche sans roue ! C’est également le centre de gravité du corps qui sert à tourner, en se penchant du côté où l’on souhaite aller. Pour freiner, il suffit de se redresser, sans à-coup, et de basculer vers l’arrière. Assez basique mais efficace. Le néophyte s’habitue en seulement quelques minutes.
Seul bémol au niveau des sensations de conduite : même après plusieurs kilomètres, la stabilité latérale n’est pas optimale et le véhicule vacille parfois légèrement sur les côtés, notamment à faible vitesse. On hésite alors à placer ses pieds dans les cales prévues (c’est mieux au-delà de 15 ou 20 km/h). Cela mis à part, la conduite se révèle agréable et amusante. Son poids (15 kg) et son encombrement restent cependant des handicaps à l’utilisation quotidienne du Rover. Ses mensurations ne lui sont pas favorables, comparé à d’autres produits à conduite gyroscopique, presque aussi rapides mais plus petits. Mais pour le fun, pourquoi pas ! Combien ? 1 590 euros.
Sécurisant
Bon point pour le Rover : l’effort réalisé en matière de sécurité. Il est équipé d’une clé antivol de démarrage, d’un klaxon, d’un phare LED à l’avant et émet un signal sonore lorsqu’on approche de la vitesse maximale. Comme pour tout véhicule sans protection extérieure, une conduite prudente est conseillée et l’utilisation par les enfants est proscrite.
Bon rapport vitesse/autonomie
Avec une vitesse de pointe de 35 km/h et une autonomie de 50 km (grâce à une batterie suffisamment grande), le Rover autorise des trajets relativement longs avec un bon confort d’utilisation. Cela constitue un bon rapport entre vitesse et autonomie par rapport à ses concurrents. La roue, doublée, est increvable.
Design français
Comme beaucoup de produits technologiques, le Rover est issu d’un concept français – celui d’une start-up fondée fin 2014 par deux jeunes entrepreneurs. Le design, qui reprend les codes des motos traditionnelles, est particulièrement innovant. Fabriqué en Asie, il se décline en noir, blanc, rouge, bleu et navy militaire.
Vous avez dit gyropode ?
Tous les véhicules utilisant l’inertie du corps sont regroupés sous le terme de « gyropode », apparu dans les années 2000. Des capteurs situés à des endroits clés permettent d’ajuster la direction et la vitesse. La législation reste floue : ils sont tolérés à la fois sur trottoir (à petite vitesse) et sur route. Le Rover, lui, sera plus à sa place sur la chaussée ou dans les couloirs pour vélos.
Les concurrents
Parmi les concurrents du Rover, qui offrent des alternatives écologiques à la voiture et des solutions originales en cas de grève des transports : les vélos et trottinettes électriques, les « hoverboards », les monoroues, et le dernier-né de la gamme Ninebot (Segway) : le Mini Pro, léger et peu encombrant, qui se pilote avec les genoux (799 EUR).