RTBF – 15/09/2016
La semaine de la mobilité commence ce vendredi, dans toute l’Europe, l’occasion de se pencher sur les nouveaux modes de déplacements en ville, et notamment à Bruxelles. L’avenir de la mobilité passe inévitablement par la combinaison de différents transports et notamment par la » micromobilité » électrique. Une mobilité qui regroupe les nouveaux engins électriques que l’on commence à voir dans les rues : des trottinettes électriques, des hover board, ou encore des monoroues électriques. On trouve ces engins dans certains grands magasins et à Bruxelles, deux magasins spécialisés dans cette » micromobilité » se sont ouverts dernièrement.
» La micromobilité électrique, c’est une mobilité à portée de main, explique Manuel Bekhor, le gérant d’un de ces magasins spécialisés. C’est une mobilité qui s’emporte sous le bras et qui vous transporte de chez vous à votre destination, soit durant tout le parcours, soit en le combinant avec d’autres transports en commun ou même votre propre voiture et d’ensuite réaliser les derniers kilomètres avec une monoroue par exemple. Pour moi, la monoroue est l’engin qui incarne le mieux cette micromobilité car elle est très compacte et très mobile, elle vous permet de faire des longs parcours grâce à une autonomie qui peut aller jusqu’à 70 km selon le modèle. »
Une législation floue
Une loi régit ce que le législateur a qualifié d’engins de déplacement motorisés. Leurs utilisateurs doivent se comporter comme des piétons lorsqu’ils vont à l’allure du pas et comme des cyclistes s’ils vont plus vite. Autrement dit, au-delà de 6km/h ces engins doivent circuler sur les voiries ou les pistes cyclables, et dans ce cas, ils ne peuvent théoriquement pas dépasser les 18km/h, mais c’est rarement le cas : » On ne peut pas limiter la vitesse de ces engins à 18km/h, poursuit Manuel Bekhor. Cette limitation pourrait même représenter un danger si je dois accélérer pour éviter un obstacle par exemple. Par contre, au-delà des 23 km/h cela commence à devenir dangereux aussi. De toute façon, je conseille à tous les utilisateurs de se munir de protections. » La loi doit changer ce 1er octobre car pour le moment, les monoroues se trouvent dans un vide juridique. La loi précise qu’un engin de déplacement à moteur est un véhicule à moteur à deux roues ou plus et qui ne peut dépasser la vitesse de 18km/h. Lorsque cette loi a été rédigée, on envisageait pas encore la possibilité d’avoir ce type de véhicule à une seule roue, voilà pourquoi la loi sera modifiée le 1er octobre pour intégrer les monoroues.
Une combinaison de transports
Actuellement, on estime le nombre d’utilisateurs de monoroues à une grosse centaine à Bruxelles, David Acitores, Bruxellois trentenaire travaille dans l’immobilier en fait partie : » Le jour où j’ai acheté ma monoroue c’est parce que Pascal Smet venait d’annoncer la fermeture du tunnel Stéphanie, et comme je vie et travaille à Bruxelles, je me suis dit qu’en voiture ça allait devenir très compliqué et donc je me suis dit que je devais utiliser autre chose. Depuis lors, j’utilise très rarement ma voiture, j’ai dû la sortir 3 ou 4 fois du garage, pour aller en province notamment. Ça remplace vraiment la voiture autant pour les petits trajets que pour les trajets plus long qui se font alors en combinaison avec les transports en commun. La roue est un engin idéal pour la multimodalité.
C’est relativement lourd donc pour marcher avec c’est assez compliqué, par contre, pour monter dans un tram, un bus ou un métro c’est vraiment très simple, c’est pas du tout encombrant, vous le placez sous votre siège et après vous repartez ! » En plus de son abonnement STIB, David Acitores s’est récemment abonné au système DriveNow, un service de voitures partagées qui est apparu à Bruxelles au mois de juin. » L’avantage c’est que vous pouvez avoir une voiture à n’importe quel moment. Vous partez en monoroue le matin, vous allez travailler, vous assister à vos réunions et puis le soir, après le boulot, vous allez boire un verre avec des amis. Comme il est tard, vous ne voulez plus reprendre votre roue, il vous suffit de louer une voiture avec votre application et vous rentrez en voiture. » Depuis une modification de la législation à Bruxelles, deux nouvelles sociétés de » free floating » se sont installées à Bruxelles, cette nouvelle législation permet en effet de prendre la voiture et de la remettre n’importe où dans Bruxelles alors qu’avant avec Cambio, notamment, il fallait impérativement remettre la voiture là où on l’avait empruntée. Cette nouvelle manière de partager les voitures est un facteur en plus qui vise à diminuer la pression automobile à Bruxelles en facilitant la combinaison des transports pour apporter une alternative efficace aux voitures personnelles.