Baptiste Decharme
Le Berry – 30/08/2017
Les nouveaux modes de transport séduisent quelques Berruyers. Loisirs, déplacement ou handicap sont autant de raison de les utiliser.
Ils sont Berruyers, s’appellent Florian, Valentin, Nazide, Joël, Pierre-Antoine ou encore Thai et ils ont choisi de se déplacer avec des nouveaux véhicules électriques individuels (NVEI).
En la matière, l’histoire commence en général par le bouche-à-oreille, un peu au hasard. Valentin s’est mis, après son père, en février, à la gyroroue, appelée parfois monocycle électrique. C’est un ami qui a poussé Thai à conduire cet engin à une roue. « C’est une pote qui me l’a offert », témoigne Joël, conducteur d’hoverboard. Conséquence, son ami Pierre-Antoine s’y est mis il y a à peu près un mois.
Chacun son engin, chacun sa méthode
L’aventure est un peu différente pour Nazide, assistant d’éducation de 25 ans qui utilise la trottinette électrique pour une partie de ses déplacements quotidiens. « Depuis que je suis petit, j’en voulais une. C’était un peu cher pour mes parents. Maintenant, je travaille, donc… ». Maintenant, il effectue ses petits trajets avec : jusqu’au lac d’Auron, à l’entraînement de football.Joël s’est fait offrir un hoverboard par un pote.
Florian, 37 ans, est monoplégique, sa jambe droite est paralysée depuis 2005 et un accident de la circulation. C’est ce qui l’a poussé à se procurer un hoverboard. Avant, difficile de marcher plus de 100 mètres sans éprouver de douleur. Depuis un an, il monte sur sa planche : « Je vais chercher mes cigarettes, mon pain, mes médicaments… » Pour lui, l’hoverboard est un moyen de se « resociabiliser ».
« Je peux prendre la main de ma femme quand on fait des balades », évoque-t-il en souriant. Son souhait ? Que ces planches électriques se développent auprès du public à mobilité réduite.
Pour les conduire, rien de plus difficile que d’appuyer un peu avec ses pieds, de tel ou tel côté, d’orienter son bassin en avant, en arrière pour avancer, freiner ou reculer. Encore faut-il réussir à monter dessus, ce qui n’est pas une mince affaire.
Les trottinettes électriques sont réputées plus faciles à utiliser. Mais de l’avis général, « il suffit de choper le truc », un peu comme un « déclic ».
L’impression d’être au ski
Cela prend de quelques minutes à quelques semaines. Avec ou sans chute, c’est selon. « Il faut un petit temps pour que le muscle s’adapte », explique Thai, sa gyroroue dans les pieds.
Une fois domestiqué, le véhicule donne la sensation de glisser. « Les sensations se rapprochent du ski, c’est très addictif », répète Valentin.
Pour autant, ces drôles d’engins intriguent, suscitent le regard, l’interrogation des passants. « À 99 %, ce sont des réactions positives » souligne Valentin sur le parvis de la place Étienne-Dolet. Pour Florian, c’est le regard des autres qui est difficile. « Voir un adulte sur un hoverboard, ça choque. »
Et il y a ceux qui disent que maintenant, on ne marche même plus. Nazide l’avoue : « Je suis un peu fainéant. » Mais Valentin, lui, rassure : « On peut très bien faire du sport à côté. »
Reste les obstacles. Les pavés en sont un, en tout cas pour les hoverboards. La pluie aussi, qui peut rentrer dans les circuits. Mais une fois adopté, plus question de se passer de l’engin. Certains pensent même à changer, pour des modèles plus autonomes, plus rapides ou plus légers…