20 Minutes – 12/05/2016
Mirko Martino
Un jeune en skate électrique écope de 400 fr. d’amende et de frais. La police n’applique pas la même sévérité partout.
Daniel a reçu un hoverboard pour Noël. Il n’en a pas profité longtemps. Un dimanche, cet adolescent voulait se rendre au bord du lac sur son skate électrique. Alors qu’il attendait à un passage piéton à La Tour-de-Peilz, une patrouille s’est arrêtée pour lui signaler qu’il ne pouvait rouler ni sur le trottoir ni sur la route.
«Mon fils est rentré dépité, se souvient Fatouma. Personne ne nous avait prévenus qu’on ne pouvait utiliser ce truc nulle part. Sinon, je n’aurais pas dépensé 900 balles!» En insistant, elle s’est fait rembourser son achat par Manor.
Pas d’assurance en cas d’accident
On différencie le hoverboard (sans guidon) du gyropode (avec), dont un seul modèle est homologué (Segway) par l’Office fédéral des routes. «Pour cela, il y a deux critères, le freinage et l’éclairage», indique son porte-parole, Guido Bielmann. Sans homologation, pas de RC: en cas d’accident, la facture peut être salée. Même avec une homologation, il est interdit de circuler sur un trottoir avec un véhicule électrique (chaise roulante exclue).
Chez Manor, le vendeur n’avait pas indiqué à Fatouma que le hoverboard était interdit sur la voie publique. Selon une enquête de «FRC Mieux choisir», d’autres magasins agissent ainsi, car il n’y a pas d’obligation légale d’informer. Ce qui agace Michel Van Den Bergh, de qoqa.ch: «Lors d’une vente sur notre site, c’était clairement stipulé. Nous pratiquons la transparence.»
Daniel a d’abord reçu une amende de 200 fr. de Police Riviera pour défaut d’assurance RC (voir encadré). De plus, le 3 mai, le Service des automobiles lui a signifié qu’il devra s’acquitter de 200 fr. supplémentaires (frais de dossier) et patienter 6 mois, à compter de son infraction, pour obtenir un permis d’élève conducteur. En effet, même si aucun hoverboard n’est homologué en Suisse, la loi dit que les moins de 16 ans doivent posséder un permis pour conduire ces engins, comme pour les vélos électriques. Or, le jeune de 15 ans n’en avait pas.
Parmi les polices romandes, celle de la Riviera semble la plus sévère avec les hoverboarders. Pour l’heure, aucune dénonciation n’a été enregistrée à Lausanne, Renens, Yverdon-les-Bains, Nyon, Fribourg ni en Valais. Sensibilisation et appréciation de la situation y sont les maîtres-mots, surtout quand il n’y a pas abus ni mise en danger.