Le Parisien – 19/08/2015
Erwan Benezet
De nouveaux modes de déplacement investissent les centres-villes. Du dernier-né, la gyroroue – un engin monoroue -, à la trottinette dernière génération, tous fonctionnent à l’électrique.
Vous en avez peut-être déjà croisé sur le trottoir. Ce sont de drôles d’engins plutôt design, dotés d’une seule roue, d’un mini-moteur électrique et de deux marchepieds. Aussi silencieux que rapides, ceux qui les chevauchent filent jusqu’à 20 km/h au ras du sol, comme en lévitation.
La monoroue électrique, appelée aussi gyroroue, séduit pour le moment surtout les geeks ou les hipsters adeptes de la glisse urbaine. Mais, à terme, elle pourrait également intéresser tous ceux qui cherchent des moyens plus pratiques de se déplacer en ville. Pour l’heure, 3 500 exemplaires ont été vendus mais l’objectif est d’en vendre 20 000 en France en 2016. « J’ai découvert le concept lors de voyages aux Etats-Unis, raconte Antoine Sebis, 32 ans, qui importe depuis le début de cette année, par le biais de sa société Eco Riders*, des gyroroues de la marque chinoise Ninebot.
J’ai tout de suite vu l’énorme potentiel que cela représentait, aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises, car son utilisation peut également intéresser les secteurs du tourisme, de la grande distribution ou même les forces de l’ordre. » La gyroroue est en fait une déclinaison du gyropode, cette espèce de grosse trottinette munie d’un guidon et de deux roues parallèles et qui maintient ses utilisateurs en équilibre grâce à l’action de gyroscopes électriques intégrés. Le plus connu est celui de la marque américaine Segway, qui a d’ailleurs inventé le concept. La gyroroue, c’est un peu la même chose, mais sans guidon et avec une seule roue.
Avantages : c’est beaucoup moins encombrant (une poignée permet même de la transporter), plus léger (15 kg) et moins cher (un peu moins de 1 000 €, mais avec des prix qui devraient encore baisser). Un bémol tout de même : si les utilisateurs confirmés ont l’air de se déplacer avec une facilité déconcertante, il faut en fait une certaine pratique pour arriver à réellement maîtriser l’engin. Car il se pilote grâce aux mouvements du corps. Il suffit de se pencher en avant pour accélérer. Et en arrière pour ralentir, voire s’arrêter. En revanche, garder son équilibre latéralement est une autre paire de manches.
Quelques heures de pratique ne sont pas de trop pour commencer à se diriger à vitesse réduite. Et plusieurs jours pour afficher une décontraction de rigueur. Par la suite, quand on sait bien s’y prendre, on peut même sauter avec pour grimper une marche, un peu à la manière des skateurs. Avec l’expérience, on peut traverser la ville pratiquement sans mettre le pied par terre. Une application permet même, à l’aide de son smartphone, de régler tous les paramètres de l’engin. Jusqu’aux couleurs des lumières qui clignotent sur le côté !
Des déclinaisons existent déjà. Comme ces RocketSkates, sortes de rollers électriques, et donc sans fatigue. Ou bientôt un fauteuil roulant électrique pour personnes handicapées. Il se pilotera de la même manière : avec de légers mouvements du corps ou bien à l’aide d’un guidon. Plus compact car doté de deux roues au lieu de quatre, il sera également deux fois moins cher, autour de 7 000 €.