Ouest-France – 27/05/2016
Denis Riou
Prêtre à la cathédrale de Vannes, passionné de glisse, Gwenael Airault a adopté la gyroroue pour son côté pratique et amusant.
Perché sur sa roue électrique, orange flashy qui plus est, Gwenaël Airault ne passe pas inaperçu dans les rues de Vannes. Depuis février, le quadragénaire, prêtre à la cathédrale, se déplace avec ce moyen de locomotion « moderne, fun et encore peu commun »,de la cure au centre d’accueil de loisirs du Bondon, ou jusqu’au collège du Sacré-Coeur dont il est l’aumônier.
« On n’est pas nombreux dans les rues de Vannes. Il arrive qu’on m’interpelle en centre-ville, beaucoup plus pour me poser des questions que pour me reprocher d’utiliser le trottoir avec ma roue. Au collège, je ne vous parle même pas des réflexions des élèves », confesse l’ecclésiastique, conquis et définitivement converti à l’aspect pratique de cette machine, « sa maniabilité, sa transportabilité aussi, en train comme en voiture ».
« Je ne voulais pas d’un gadget »
C’est à Barcelone, l’été dernier, que Gwenael Airault a découvert cette gyroroue électrique. « Moi qui suis passionné de glisse, de surf, de ski, ça a été le coup de foudre. J’ai trouvé ça discret, rapide, original. A peine rentré, je me suis informé sur l’usage, le prix, la réglementation. »
Il s’est aussi posé la question d’un achat trop spontané. « Du fait de ma vie de prêtre, de ma mission, je ne voulais pas un gadget. Il fallait que ça me soit utile. » Après quelques semaines d’utilisation, Gwenael Airault risque un rapprochement avec amusement : « Être prêtre ça demande une forme d’audace, or, il faut aussi une certaine audace pour se déplacer sur cet engin. »
Plusieurs heures de prise en main sont nécessaires avant le grand bain urbain. « Quand j’ai acheté ma roue, je suis allé voir des tutoriels sur internet. Tenir dessus, c’est une chose, rouler avec, c’en est une autre, manoeuvrer, encore une autre. Il est préférable de s’exercer sur un parking avec de l’espace, pour ne pas avoir à slalomer. »
Bridée à 15 km/h
Il faut aussi l’humilité pour assumer ses premiers tours de roues maladroits, voire son premier gadin en public. « Pour ma part, j’ai fait fort, j’ai pris une belle gamelle sur l’esplanade du port, devant les scolaires de la marche solidaire qui me connaissaient. Quand ils m’ont vu passer, ils m’ont appelé. Je me suis retourné, ce qu’il ne faut jamais faire avec cette machine. »
Car tout est dans l’équilibre, « le maintien, un peu comme au ski. La roue est dans le prolongement du corps, c’est marrant. On appuie sur la pointe des pieds on avance, sur les talons on freine ou on recule. »
La « one wheel » du père Airault est bridée à 15 km/h, soit trois fois la vitesse d’un bon marcheur. « J’ai des copains qui en ont des plus puissantes, jusqu’à 20 km/h. Quelle que soit la vitesse, Il faut être hyper prudent. »
La réglementation reste encore floue : « S’il y a des pistes cyclables, je les prends. Les trottoirs, il faut y aller doucement et faire gaffe à ceux, bosselés, un peu casse-gueule. Dans les côtes, pas de problème, sur les pavés non plus. Sinon, je ne l’aurais pas achetée. C’est bien simple, j’ai remisé le vélo. » Quand on tient sur une seule, le deux-roues c’est dépassé.