LCI – 16/08/2017
Charlotte Anglade
CE QUE DIT LA LOI – Lassée par les touristes circulant en deux-roues électriques sur les trottoirs de Barcelone, la maire de la ville a récemment décidé d’interdire leur utilisation en centre-ville. En France, où ces engins sont de plus en plus répandus, le cadre juridique qui encadre leur utilisation est encore très flou. LCI fait le point.
Tandis que les trottinettes en libre-service prennent leurs quartiers à Paris, la maire de Barcelone prend un chemin complètement différent. À partir de fin août, Ada Calau a décidé d’interdire au centre-ville tous les deux-roues fonctionnant à l’électricité. Adieu trottinettes, vélo et autres engins électriques. Et qu’importe leurs arguments pratiques ou écologiques, les contrevenants s’exposeront à 500 euros d’amende. La raison de cette subite décision ? Les touristes. Ceux qui, en troupeau, envahissent les petites rues du cœur de Barcelone en dirigeant maladroitement leurs véhicules.
En France, le nombre de trottinettes et autres bicycles ou monocycles électriques bondit d’année en année. Pourtant, leur usage ne fait encore l’objet d’aucune réglementation spécifique. Sur le site Service-Public.fr, il est précisé que les trottinettes à moteur doivent rouler sur la route si elles sont équipées d’un siège, homologuées et capables de dépasser les 6 km/h. Rien n’est en revanche spécifié pour les trottinettes électriques sans siège. Idem pour les hoverboards, skateboards et monoroue.
Ce qu’il est conseillé de faire
En attendant un texte clair – ce qui n’est pas prévu pour tout de suite, selon l’UFC-Que Choisir – le bon sens s’impose. Si vous possédez un véhicule électrique, roulez de préférence sur le trottoir sans dépasser la vitesse de marche. Il en va de la sécurité des piétons qui croisent votre chemin. Veillez également à emprunter les passages piétons et à respecter les feux de signalisation. La circulation sur les pistes cyclables est elle aussi tolérée. Seul le vélo, qu’il soit électrique ou pas, est interdit de circulation sur les trottoirs.
Alors que le montant de l’amende en cas de non-respect des règles de circulation ne s’élève qu’à 4 euros, l’association les Droits du piéton réclame une réglementation plus stricte. « On ne les entend pas arriver et, vu la vitesse à laquelle ils peuvent rouler, je crains qu’il n’y ait à l’avenir des accidents de plus en plus graves », explique le président de l’association, Jean-Paul Chevalier, dans les colonnes du Parisien. En mars, une Lyonnaise de 56 ans avait d’ailleurs été lourdement percutée par une trottinette électrique. Elle en conserve toujours les séquelles.
Pour le moment, aucune solution miracle n’a été trouvée par les pouvoirs publics. Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe estime dans les colonnes du Parisien que « si on interdit à ces engins le trottoir, on va les renvoyer sur la route, ce qui risque d’avoir des conséquences catastrophiques ». Claude Chabot, Vice-président de la Ligue contre la violence routière Loire-Atlantique/Vendée, juge de son côté simplement nécessaire d' »encadrer la pratique, notamment en imposant [aux utilisateurs] a minima de rouler au pas sur les trottoirs ».