Midi Libre – 24/05/2016
Michel Pieyre
Les transports urbains propres et individuels, une tendance qui préfigure le futur.
A l’heure de l’après Cop21 et des défis majeurs climatiques, l’écomobilité, ou l’art de se déplacer rapidement sans produire de gaz à effet de serre, est devenu un enjeu citoyen. De nouveaux véhicules légers électriques de transport individuel fleurissent dans les grandes capitales. Des engins souvent venus des États-Unis, qui préfigurent les modes de déplacement futurs. Montpellier n’échappe pas à cette réalité, le secteur économique est en plein essor.
Il faudra désormais s’habituer à croiser dans les rues hoverboards, gyropodes, monoroues et trottinettes électriques. Ils sont maniables, légers, performants et permettre de passer allègrement du transport en commun (tramway par exemple) au transport individuel sur les trottoirs de la ville.
L’écomobilité pour les entreprises
» Il n’y aura pas une solution pour sauver la planète mais de multiples solutions mises bout à bout. L’écomobilité est un exemple « , constate Karim Sahel, directeur opérationnel de Mobileco. Basée à Tournezy, la coopérative d’intérêt collectif propose aux entreprises et collectivités des solutions écologiques pour les déplacements et besoins professionnels. Vélos, scooters électriques, camionnettes de livraison, voiturettes, l’entreprise décline le transport électrique sous toutes ses formes. Exemple : le conseil départemental, dans le cadre de son plan de déplacement d’entreprise (PDE), propose à ses collaborateurs des vélos électriques de service. » Le phénomène devrait s’amplifier « , constate Karim Sahel. Dès 2018, les entreprises de plus de 100 salariés devront avoir établi un PDE, comme le prévoit l’article 51 de la loi sur la transition énergétique.
L’hoverboard
Phénomène de mode chez les jeunes, l’hoverboard, une planche munie de deux roues motrices électriques, permet de se déplacer vite. Pour Terence, de Futur of mobility, au Polygone, » c’est un moyen de déplacement rapide, urbain, notre clientèle est pour l’instant jeune « . L’acquisition de l’équilibre se fait en quelques minutes. Inconvénient, l’hoverboard exige des surfaces planes, trottoirs et gravillons à exclure, sauf pour les modèles tout terrain, plus chers.
Le gyropode
Même concept que l’hoverboard avec des roues plus grandes et un manche de guidage, le gyropode passe partout et sa maîtrise demande peu d’efforts. Mobilboard, rue de la République propose des parcours initiatiques. Inconvénient majeur : le gyropode est de loin le plus cher des engins d’écomobilité.
Le monoroue
Une roue centrale munie de deux trépieds, le monoroue ne craint pas les obstacles : trottoirs, escaliers, il absorbe tout. « Nos clients sont des actifs, qui veulent se déplacer vite d’un point à un autre », note Sophian, de NewR, au Triangle. Le monoroue demande cependant plusieurs heures d’apprentissage.
La trottinette électrique
La trottinette se décline aujourd’hui avec son assistance électrique. Elsa, de Lick, à Odysseum constate : » La trottinette plaît beaucoup, elle est d’une utilisation très simple, tout le monde est capable d’en faire. »
Le vélo électrique
Une technologie au point. Stéphane, de Cycles SH, à Richter, confirme : « Toutes les catégories, ville, VTC, VTT, sont maintenant assistées. » Guy, quinquagénaire actif, résume : « Fini la voiture, fini le stress des embouteillages ou du stationnement. J’ai retrouvé le sens de la ponctualité. »
Le comparatif
– L’hoverboard : entre 399 € et 699 €, 10 à 20 km/h, 20 km d’autonomie.
– Le gyropode : de 1 000 € à 8 000 € pour le célèbre Segway, 20 km/h, 20 à 30 km d’autonomie.
– Le monoroue : autour de 659 €, 18 à 20 km/h, 30 km d’autonomie.
– La trottinette électrique : 899 €, 18 km/h, 20 km d’autonomie.
– Le vélo électrique : à partir de 1 000 € (fabrication française), jusqu’à 220 km d’autonomie.