Les Echos – 21/08/2015
Raphael Sachetat
Parmi les nouveaux modes de déplacement urbain, vient s’ajouter à la panoplie d’engins futuristes la « gygoroue », du chinois Ninebot – distribué en France par Big-Robots. Sensations garanties après un apprentissage nécessaire.
C’est quoi ? La « gyroroue » est une roue unique, motorisée, de 40 cm de diamètre pour 14 kg, bardée de capteurs et destinée à faire des courts trajets dans la ville. Pour aller au travail, par exemple, ou pour le fun. La version de Ninebot est l’une des plus lourdes du marché, ce qui lui confère une bonne stabilité et une robustesse nécessaire lors des premiers essais notamment. L’autonomie annoncée est de 30 à 40 km, avec une vitesse maximale de 22 km/h. Une recharge électrique est fournie (2H30 pour recharger) et il est possible de « costumiser le carénage », avec des versions noires, blanches, vertes et orange. Une application maison permet une interactivité à posteriori ou pour faire varier les paramètres.
L’expérience vécue : Les débuts sont déroutants : une déstabilisation totale avec les réflexes qui n’aident pas forcément – les bras qui moulinent et les coups de bassin pas toujours opportuns. Il a fallu un bon quart d’heure de difficultés pour appréhender la bête, notamment sur le démarrage et les tournants. Avec un pied de chaque coté de la roue, l’idée est de se servir du poids de son corps pour avancer.
Ce qui n’est pas naturel et génère quelques poussées d’adrénaline voire quelques bleus – notamment sur les malléoles internes, appuyées exagérément au début sur les coussinets de soutien. Mais une fois la base acquise, les minutes qui suivent deviennent vite plaisantes avec une nouvelle sensation de glisse et de liberté. En quelques heures, le coup est pris, et on peut envisager une sortie dans la ville : monter sur les bateaux des trottoirs ou circuler entre les piétons. En quelques jours, toute appréhension a disparu.
La recommandation : Il faut bien prendre le temps d’acquérir les bases pour un engin plus difficile à manier qu’un gyropode par exemple. C’est une nouvelle manière de piloter son corps sur un objet qui est lourd (la roue, même si elle s’arrête seule en tombant, reste un objet potentiellement dangereux pour soi-même et les autres). Les premiers essais seront faits idéalement avec quelqu’un pour vous tenir la main, et dans un environnement sécurisé.
Comme plan B si vous essayez seul, un caddie de supermarché pourra faire office de support intéressant. Casque de rigueur et attention à l’excès de confiance – 22 km/h est assez rapide pour un tel engin. Malgré ces précautions d’usage, n’hésitez pas à essayer ce nouvel objet déroutant, de persévérer, pour découvrir une nouvelle glisse urbaine.