Boursorama – 05/12/2014
Hortense Roche
Cet hiver, on est clairement décidé à explorer de nouveaux horizons en termes de moyens de locomotion personnels. Plus c’est insolite mieux c’est, du moment que ça reste fonctionnel et économique. Exit les voitures à trois roues, aujourd’hui on se focalise sur un concept high-tech étonnant : celui du monocycle électrique, baptisé Solowheel.
Qu’est-ce que le Solowheel ?
On recense déjà plus de 30 000 utilisateurs dans le monde, dont la moitié en Europe. Ce succès s’explique du fait des caractéristiques techniques du Solowheel, pour le moins séduisantes.
Doté d’un pneu unique, ce transporteur personnel ultra compact répond aux problématiques de micromobilité auxquelles sont confrontés les citadins. Les Solowheeleurs l’enfourchent généralement pour des distances comprises entre un et huit kilomètres. Si sa pratique est encadrée, le Solowheel peut même être utilisé par des enfants à partir de six ans.
Il emprunte les bons aspects de la trottinette, des rollers, du monocycle et du Segway, tout en s’affranchissant des limites de ces moyens de locomotion plus classiques. Avec ses onze kilos, il est plus léger que les autres véhicules motorisés qui dépassent allègrement les 20 kg. C’est un double avantage, d’abord pour son maniement, mais aussi lorsque l’on ne se sert pas du Solowheel et qu’on doit alors le porter à la main. On fait également des économies de parking, car son format en fait un objet extrêmement facile à ranger. A noter que les repose-pieds sont rétractables, toujours dans une logique d’encombrement minimum. Mais en réalité, on le range rarement, car on devient vite accro à cette roue insolite qui nous accompagne dans tous nos mouvements, comme un prolongement de notre corps.
Il nous suit dans tous nos trajets en ville, et permet des accélérations jusqu’à 20 km/h. En revanche, le poids de l’utilisateur a une incidence sur l’autonomie du Solowheel. Plus vous êtes lourd, plus l’autonomie sera réduite. C’est logique. Les fabricants estiment que la batterie une fois chargée (en une heure) offre une à deux heures de conduite.
Avec un prix d’environ 2 000 euros, le Solowheel représente tout de même un investissement, mais on est très loin du coût d’un Segway par exemple (autour de 7 000 euros).
L’initiation
Le Solowheel ne nécessite aucun permis de conduire, pas même le BSR. Cependant, il est recommandé de suivre une formation de trois à quatre séances pour apprendre à en maîtriser la conduite. Il faut une petite heure pour se mettre en jambe et commencer à observer des progrès, exactement comme quand on apprend à un enfant à faire du vélo.
Il ne faut pas se leurrer, on ne devient pas professionnel du Solowheel en l’espace d’une seule séance. Mais lorsqu’on observe les usagers confirmés à l’oeuvre, on prend conscience du potentiel de la machine. Le secret pour appréhender correctement ce monocycle, c’est de l’aborder avec souplesse, comme lorsqu’on monte sur des rollers ou des patins à glace. On se fait léger et on génère le mouvement en douceur en balançant son corps, en avant pour avancer. Le frein intégré se déclenche par simple balancement arrière, très léger encore une fois. Tout se fait à la force des jambes. Du coup, lors des premières utilisations, on peut sentir qu’on a sollicite beaucoup genoux et mollets, mais la gêne disparaît à mesure qu’on prend le pli.
Comment ça marche ?
On commence par appuyer sur l’unique bouton du Solowheel pour l’allumer. Le premier pas est sans doute le moins évident car il consiste à poser un pied sur le repose-pied adapté tout en s’élançant. On lâche la poignée et l’autre pied vient alors se placer naturellement sur le repose-pied opposé. Ca a l’air simple comme ça, mais ça demande un peu d’expérience. Lors de la formation, on vous aide à vous lancer au démarrage. En tout cas cette méthode est la seule qui permette d’entamer sa course en Solowheel. Une fois qu’on est à l’aise on se penche délicatement en avant pour aller tout droit, en arrière pour freiner et sur les côtés dans les virages, le tout en gardant les mains libres. Plus notre corps se balance plus on accélère.
Le pneu, l’élément central, est suffisamment volumineux pour encaisser des petits dénivelés, de l’ordre de 5 cm, par exemple entre la chaussée et le trottoir. Au départ, on est un peu chancelant car on anticipe la chute, mais en réalité l’engin est conçu pour permettre de franchir les bateaux qui se situent au niveau des passages piétons.
En ce qui concerne le niveau de batterie, le voyant unique affiche trois couleurs. Le vert indique que vous êtes entre 100 et 25 %, l’orange représente l’intervalle de 25 à 5%, et enfin le rouge vous suggère de recharger votre Solowheel car il est à moins de 5%. Dès que vous êtes arrivé à bon port, pensez à éteindre votre Solowheel en appuyant sur le même bouton qu’à l’allumage.
Conditions de circulation
Contrairement au vélo, le Solowheel se « conduit » sur les trottoirs. Vous échappez ainsi à la majorité des problèmes de sécurité inhérents à la route et, au passage, vous ne subissez pas les embouteillages.
Les points bonus inattendus
La batterie du Solowheel a été développée au MIT (Massachussetts Institute of Technology). C’est plutôt fiable, et à ce jour, on estime sa longévité à environ 10 000 km. La bonne surprise, c’est que pour la recharger, une simple prise secteur est nécessaire, ainsi que le chargeur vendu avec le monocycle évidemment. Du fait de sa faible consommation, le Solowheel peut être transporté en avion, y compris en cabine !
Cerise sur le gâteau, nos déplacements en Solowheel se font dans le plus grand silence.
Les points forts :
– Le Solowheel est silencieux
– Il assure un encombrement minime
– Une formation de plusieurs heures vous prépare à utiliser votre Solowheel
– On peut le transporter en cabine quand on prend l’avion
– Il s’adapte à différents sols (lisse, pavé, etc)
– C’est un objet à la fois utile et ludique
– L’autonomie est confortable compte tenu du format
– La sécurité y est supérieure aux autres véhicules de sa catégorie
– Sain : on se muscle les jambes sans avoir l’impression de faire du sport
– Comme il se recharge électriquement, il est écologique
– Il est relativement rapide
– Tout-en-un : contrairement aux rollers qui vous obligent à transporter vos chaussures
– Nul besoin de passer un permis pour le Solowheel
– Vous êtes à l’abri du vol et des dégradations car il ne vous quitte jamais
Les points faibles :
– Son poids s’avère important lorsqu’on le porte à la main
– Il ne s’adresse pas à tous (enfants en bas-âge, personnes en surpoids)
– Il ne convient pas à tous les environnements (sols trop endommagés)
– Son prix élevé peut freiner les acheteurs potentiels
Notre note globale : 8/10