01 Net – 04/10/2016
David NOGUEIRA
On connaissait la roue électrique, en voici une nouvelle version équipée d’une selle et d’un guidon. Un produit facile à utiliser, fiable et agréable sur le long terme. Nous l’avons testé en avant-première.
Quelle drôle de roue électrique ! Voilà ce que nous nous sommes dit lorsque la société Noonrider nous a proposé de tester son Balance Bike. Et visiblement nous ne sommes pas les seuls à être interpellés par l’engin. Testé en région parisienne, mais aussi sur les bords de mer de la côte normande, il a suscité de la part des curieux qui voulaient en savoir plus, de nombreuses sollicitations. 01net.com a bénéficié d’une avant-première sur ce produit dont l’importation démarre tout juste en France. Au-delà de son potentiel indéniable auprès des passants, voyons ce que vaut réellement cette roue.
La conception du Balance Bike est assez simple, mais néanmoins maligne. La base n’est autre que celle d’une roue électrique classique, à laquelle le constructeur a greffé un siège et un guidon de vélo.
Siège qui s’avère par ailleurs très confortable, mais pour lequel on regrette qu’il ne soit pas réglable en hauteur. Cependant la tige de selle étant classique, il sera possible de la remplacer par une autre, achetée au rayon des accessoires pour vélo. Noonrider envisage d’ailleurs de proposer à l’avenir un accessoire qui permettra d’ajuster la hauteur de selle.
La critique est sensiblement la même pour le guidon. Avec notre gabarit de 1,75 m, on trouve que le guidon est un peu trop près de la selle. Il aurait été intéressant de pouvoir l’avancer un peu. Pour autant, à aucun moment cette position assise ne pose de réel problème. Les genoux ne tapent pas dans le guidon et le Balance Bike reste praticable. Mieux encore, il est surtout assez facilement domptable.
Un apprentissage sans risque
Alors que les monoroues traditionnelles imposent bien souvent de se tenir à un mur ou à des meubles pour faire ses premiers tours de piste, il est possible de faire ses armes n’importe où avec le Balance Bike. La position assise permet de poser très facilement les pieds par terre pour ne pas tomber. À l’image d’une roue traditionnelle, on se penche vers l’avant pour avancer et on tire vers l’arrière pour ralentir.
On « titube » ainsi de gauche à droite, jusqu’à acquérir un certain équilibre. Et au début ce n’est pas franchement gagné.
Pour faciliter l’apprentissage, le constructeur livre des roulettes à visser sur les cale-pieds. En théorie, l’idée est géniale. En pratique, ces dernières sont plus dangereuse qu’autre chose. Alors que ces roulettes sont censées stabiliser l’utilisateur, les tiges filetées permettant de fixer les roues sur les platines sont beaucoup trop courtes.
Ainsi, lorsque le niveau de pilotage est encore celui d’un novice qui guidonne, l’appui des roulettes au sol incline tellement la roue que cela en devient trop dangereux. L’angle est tel qu’il est impossible de rouler droit : c’est le déséquilibre total assuré. Nous ne les avons pas utilisées plus de 10 minutes tant nous les avons trouvé dangereuses.
Ce mode d’apprentissage vient en contraste complet avec l’utilisation de cette roue, finalement plutôt aisée. Comme nous le disions, la position assise permet à tout moment de se rattraper en posant les pieds à terre. L’équilibre en ligne droite s’acquiert donc assez rapidement, quitte à opérer quelques mouvements de hanches et à bien agripper le guidon. Le fait de tourner pose en revanche un peu plus de problèmes, justement à cause du guidon. Les reflex acquis avec la pratique du vélo font qu’on a tendance à agir sur le guidon pour tourner. Or, cela a plutôt tendance à créer un déséquilibre. Mieux vaut plutôt jouer du bassin et des hanches pour tourner.
Tenue de route, vitesse et autonomie
Une fois tous ces réflexes acquis, le Balance Bike est très agréable à utiliser, pour de multiples raisons. D’abord parce que même si on a les genoux fragiles, le pilotage de ce gyropode, à l’inverse d’une monoroue classique, n’est guère fatigant.
Ensuite, la roue intégrée dans la Balance Bike offre une très bonne tenue de route et une hauteur assez importante pour encaisser toutes les aspérités de la route.
Troisième point fort, la garde au sol du carénage est suffisamment importante pour monter les trottoirs au niveau des bateaux sans craindre de tomber ou d’abîmer la roue. Sur les longs parcours, on aime aussi le confort procuré par les poignées.
Et si nous évoquons les longs trajets, c’est que cette roue offre une excellente autonomie. Noonrider précise que le Balance Bike intègre trois batteries de 2,9 Ah permettant de rouler entre 20 et 50 km en fonction de son rythme, de son poids et du relief de la route.
Lors de nos tests, nous avons constaté une autonomie d’environ 35 à 37 km, ce qui est une véritable performance. Pour éviter la panne sèche, Noonrider intègre quatre LEDs qui jouent le rôle d’indicateur de charge.
Le constructeur a eu la bonne idée de développer des sacoches qui se positionnent sur le cadre de la roue. Celles-ci ne sont nullement gênante et permettent de transporter les fameuses roulettes, mais aussi le chargeur de la Balance Bike. Une excellente idée !
Les améliorations en attente
La Balance Bike est un produit très prometteur qui doit évoluer dans une prochaine version. Nous avons notamment évoqué les réglages du guidon et de la selle, mais aussi les cale-pieds qui devraient évoluer eux aussi.
Sur notre modèle de test, ces derniers ne se replient pas, ce qui rend la roue un peu moins pratique à transporter dans un coffre de voiture par exemple. Selon nous, des cale-pieds rétractables de vélo auraient été mieux adaptés. Le constructeur proposera de toute façon une solution de ce genre lors de la commercialisation du produit final.
Enfin, sur un produit à 1600 euros, on aurait aimé que les lumières avant et arrière soient mieux intégrées. En l’état, ces accessoires ne sont pas à la hauteur de la qualité de finition globale du produit et encore moins du prix demandé.
Fiche technique
Noonrider Balance Bike
Vitesse max. de l’assistance électrique 25 km/h
Puissance du moteur 522 W
Autonomie annoncée en km 50 km