Motoservices – 16/12/2015
Maya Camus
Afin de sécuriser les trottinettes, gyroroues et électriques, et de définir un cadre d’utilisation pour ces nouveaux modes de déplacements urbains, une norme volontaire européenne est en cours de préparation pour 2016. C’est la France qui en est à l’initiative, et l’AFNOR mène le groupe de travail européen constitué afin de l’élaborer.
Le marché des trottinettes électriques (comme les Citybug), gyroroues (comme le Segway) et autres monoroues (tels le Solowheel ou le Ninebot) se développe rapidement, et devient de plus en plus concurrentiel.
Les constructeurs et distributeurs européens (Décathlon a sollicité l’AFNOR dès 2013 à ce sujet) se mobilisent aujourd’hui afin d’initier une démarche d’autorégulation et de prendre les devants de la réglementation qui de toute façon ne tarderait pas à s’imposer, comme pour les VAE (norme NF EN 15194 de 2009). Ce groupe de travail réunit fabricants (Honda, Toyota, Egret, L-trott, Trikke), représentants des pouvoirs publics (DGCCRF) et des consommateurs (ANEC).
Tests méncaniques et électriques
En effet, comme nous l’explique l’AFNOR, « ces véhicules légers électriques sont pourtant commercialisés sans tests préalables du fait de l’absence de méthodes harmonisées et partagées ». Si des directives européennes existent déjà (2006/42/CE ; 2006/95/CE ; 2014/30/UE), « elles ne fixent pas de cadre spécifique pour ces engins et n’empêchent pas la mise sur le marché de produits non performants, voire dangereux. »
Le volet technique de cette norme mettra à l’épreuve les composants mécaniques et électriques du véhicule : « tests de freinage, des pneus, de la batterie, de la barre de direction, solidité de la plateforme pour les pieds… Tous les aspects du véhicule seront concernés pour assurer un niveau minimum de sécurité et limiter les accidents liés au matériel. »
Cadre d’utilisation
Quant à leur cadre d’utilisation, Emmanuel Husson, chef de projet normalisation AFNOR et secrétaire du groupe de travail européen, explique :
« Au regard de la tolérance accordée, les membres du groupe de travail ont anticipé une éventuelle future règlementation avec l’ajout d’un bouton spécifique pour passer en mode piéton. La grande majorité des fabricants propose déjà un système de régulation de la vitesse qui pourrait être utile si le législateur imposait à l’avenir une vitesse maximale à respecter. »
Norme ISO ?
Aujourd’hui, ils sont tolérés sur les trottoirs et les pistes cyclables, à une vitesse maximale de 6 km/h. Les véhicules dont la vitesse maximale est supérieure à 25 km/h seront exclus de cette norme. Enfin, face au déferlement de modèles chinois aux tarifs agressifs, comme ce que l’on avait pu voir dans les années 2000 sur le segment des scooters, l’AFNOR précise qu’une « initiative au niveau de l’ISO, pour disposer d’une norme internationale, n’est donc pas à écarter. »