Le Parisien – 07/05/2018
Trottinettes et autres nouveaux modes de déplacements se sont multipliés sur les chaussées et trottoirs des villes françaises, sans que leurs usagers sachent vraiment où circuler.
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Une trottinette cherche à dépasser un piéton sur un trottoir tandis qu’en contrebas, sur la chaussée, une voiture talonne un monoroue, cet engin électrique sans guidon donnant à ses utilisateurs des airs circassiens. Cette saynète urbaine est devenue un classique des rues hexagonales. Depuis plusieurs années, toutes sortes « d’engins de déplacements personnels » se sont imposés comme de nouveaux modes de déplacements des Français. Il y a les mécaniques, les traditionnels rollers, trottinettes ou skates, mais aussi les électriques, en plein boom, comme les gyropodes, les monoroues, et les mêmes trottinettes, cette fois-ci équipées de batteries. Où ces engins peuvent-ils et doivent-ils circuler ?
Réponses en trois points.
Les trottoirs aux piétons, mais pas que…
Les trottoirs et accotements sont le domaine des piétons, comme des enfants de moins de 8 ans conduisant un cycle, annonce le code de la route. Qui précise néanmoins que « sont assimilés aux piétons : les personnes qui conduisent à la main un cycle ou un cyclomoteur, les infirmes qui se déplacent dans une chaise roulante mue par eux-mêmes ou circulant à l’allure du pas », mais aussi « les personnes qui conduisent une voiture d’enfant, de malade ou d’infirme, ou tout autre véhicule de petite dimension sans moteur ». Comme par exemple, les trottinettes mécaniques ou encore les skates.
L’électrique dans le flou
Les « véhicules légers électriques unipersonnels », terme générique qui regroupe la trottinette ou encore la roue électrique, n’ont pas de place définie par le Code de la route, qui « ne dit rien à ce sujet », analyse Josselin Loumeto, administrateur délégué de la Fédération des professionnels de la Micro-Mobilité, qui représente les fabricants, importateurs et distributeurs de trottinettes, monoroues et gyropodes. « Etant équipés d’un moteur, ils devraient aller sur la chaussée, mais parallèlement, pour aller sur la chaussée, il faut être immatriculé – exception faîte des vélos – or, ces moyens de locomotions sont exclus de l’immatriculation ».
La loi doit trancher
Tous les nouveaux engins de déplacements personnels ont été au centre de débats lors des Assises de la mobilité qui se sont closes le 13 décembre dernier. Des discussions au cours desquelles des associations de défense des piétons, des cyclistes, de la sécurité routière mais aussi des professionnels du secteur ont confronté leurs points de vue, en perspective de la Loi Mobilités. Ce texte législatif, qui doit être adoptée en 2018, devrait statuer sur la réglementation qui s’appliquera à ces engins.
Certains prônent une limitation très stricte de leur utilisation, les excluant des trottoirs, des chaussées comme des pistes cyclables, d’autres préféreraient les voir cantonnés aux voies réservées aux vélos. Pour le représentant des professionnels du secteur, « il faut réfléchir à une réglementation cohérente. Nous pensons qu’il faut autoriser la trottinette électrique bridée à 6 km/h sur les trottoirs ainsi que sur les pistes cyclables avec une vitesse maximum de 25 km/h, et dans toutes les zones où la vitesse maximale autorisée est de 30 kilomètres/heure ».