24 Heures – 04/08/2016
Lauren Hostettler
Un nouveau modèle de véhicule électrique, le One Wheel, part à la conquête des Vaudois. Mais comme la plupart des autres, il est interdit de route et de trottoir.
A Noël dernier, la star sous le sapin était sans conteste l’hoverboard, une sorte de planche à roulettes motorisée. Depuis, son succès ne fait qu’enfler et l’engin électrique envahit les trottoirs, les routes et les cours d’école. Léger et silencieux, ce véhicule est devenu la nouvelle manière «fun» de se déplacer en ville.
L’hoverboard était alors le dernier-né d’une famille d’engins appelés gyropodes qui compte déjà différents modèles, à une ou deux roues, avec ou sans guidon. Et cette famille vient de s’agrandir avec l’arrivée d’un nouveau rejeton un brin casse-cou: le One Wheel. Une version plutôt sportive et tout-terrain. Outre le succès qu’ils rencontrent, tous ces véhicules ont malheureusement un autre point commun: ils ont l’interdiction de circuler sur la voie publique.
«On informe les acheteurs de la loi. Mais le but, ce n’est pas que les gens roulent sur la route avec les One Wheel, ce n’est pas intéressant», assure André Simone, de Backside Shop, à Morges, qui commercialise ce nouveau modèle. D’ailleurs, le magasin organise des sorties pour que les clients se familiarisent avec ce nouvel engin. Elles ont lieu en forêt et sur des Parcours Vita..
Produit par la firme californienne Future Motion, ce skateboard motorisé est muni d’un gros pneu. On met les pieds sur la planche de part et d’autre de la roue et l’engin se pilote en déplaçant le poids de son corps. Le One Wheel est assimilé à un sport de glisse, car on se tient de côté et non de face. «C’est comme du snowboard dans la forêt», image André Simone.
Le magasin hésite à faire homologuer ces nouveaux gyropodes pour la route. Une option envisageable puisqu’ils sont équipés de phares et peuvent réaliser des freinages d’urgence. «Mais ce qui vaut vraiment la peine, c’est de rider dans le terrain», complète le vendeur, pour qui le One Wheel est une activité sportive et non un moyen de locomotion.
Majorité hors-la-loi
L’homologation ne va pas de soi. Après le Segway en 2007 (lire encadré), seule la trottinette électrique d’une puissance maximale de 0,5 kW (20-25 km/h) a trouvé grâce auprès de l’Office fédéral des routes (OFROU) le 1er juin 2015. Ces véhicules à deux roues munis d’un guidon sont assimilés à un cyclomoteur. Ils doivent être immatriculés, rouler sur les pistes cyclables et se plier aux mêmes règles de conduite que les vélos (casque conseillé, mais pas obligatoire et trottoirs interdits). Il faut avoir 14 ans et un permis de cyclomoteur pour les utiliser sur la route. Dès 16 ans, le permis n’est plus nécessaire.
Les conducteurs de gyropodes non homologués (tous ceux qui n’ont pas de guidon, tels que les monoroues, hoverboards, Smartwheel et e-skateboards) ne peuvent aller ni sur les trottoirs ni sur la route. La police de l’Est lausannois confirme que ces véhicules ne peuvent être utilisés que sur le domaine privé. Elle encourage aussi les magasins vendant ces engins à informer leurs clients de ces restrictions, même s’ils n’y sont pas légalement obligés.
Sanctions sévères
La police assure cependant qu’elle reste souple et ne fait pas la chasse aux enfants sur le chemin de l’école. «Mais ceux qui se comportent de manière dangereuse sont avertis», précise un agent. Et après deux avertissements, c’est la sanction. Et elle peut être sévère.
C’est ce qui est arrivé à un adolescent de la Riviera en mai dernier. Ce jeune de 15 ans a été arrêté sur un skateboard électrique non homologué et sans permis, comme le révélait 20 minutes. La mésaventure lui aura coûté 400 francs et le Service des automobiles a retardé de six mois l’obtention de son permis d’élève conducteur. Mais, selon la police cantonale, ce cas semble être le seul recensé jusqu’à maintenant sur le territoire vaudois.