Ouest-France – 08/12/2013
Thierry Ballu
C’est un joyeux bazar d’inventeur… Dans un bureau de rien du tout, Grégory Nicholls met la dernière main à des engins qui vont composer une nouvelle collection, fabriquée en Pays de la Loire.
« C’est encore artisanal », prévient Grégory Nicholls, en montrant une ébauche de skate électrique. Sourire du gérant de GlissEvolution, dans son repère, au premier étage de son magasin de Pornichet (Loire-Atlantique). Dans quelques mois, le même engin en version aboutie doit partir à la chasse aux clients sur un marché prometteur. Le skate électrique, apparu voilà seulement quelques années, ne cesse de gagner des adeptes de 20 à 40 ans, surtout avec des versions cross. La gamme urbaine reste freinée par une réglementation qui interdit l’usage sur la voie publique.
« Le skate électrique c’est 30 000 à 40 000 exemplaires vendus dans le monde. Ils sont fabriqués dans trois usines, toutes chinoises. Il n’y en a pas d’autres à ma connaissance », détaille le chef d’entreprise de 32 ans, plein d’enthousiasme. Il a créé sa marque, EvoSkate, en 2008 et il en vend autour de 800, 30 à 40 % via internet, 60 % par le canal de revendeurs et un petit 10 % à l’étranger.
« Dans tous les pays on trouve la même base d’engins plus ou moins customisés. C’est donc très difficile de faire la différence.» Faire évoluer les produits ? Gregory Nicholls le demande à chaque occasion, mais rien n’est simple. « Il faut six mois pour obtenir des petites choses de nos fournisseurs. Nous avons demandé des changements plus conséquents et ils n’ont pas donné suite.»
Evo skate a donc décidé de se lancer. Il conçoit des machines à la fois moins lourdes et plus puissantes, avec double moteur. « C’est une manière de revenir à mes premières passions: les planches de surf, le modélisme», s’amuse le géo trouvetou. Ce fondu de sports de glisse a décroché une maîtrise d’informatique à Vannes. Il a travaillé six mois dans le cadre très classique d’une entreprise pour s’apercevoir qu’il aurait bien du mal à rester assis toute une journée derrière un clavier. Sans compter la mer qui lui manquait. Changement de cap immédiat. Il a squatté le garage de ses parents puis celui de sa grand-mère pour lancer sa petite boite de vente de matériel de glisse, qui n’a cessé de grossir. GlissEvolution, magasin de vente et de location de kitesurf, jet-ski stand-up paddle a pris ses quartiers sur le port de Pornichet.
L’entreprise emploie 15 personnes en saison et 8 en permanence. Les nouveaux skates devraient sortir au printemps. « Il nous faudra très vite une et sans doute deux personnes », prévient Grégory Nicholls qui a bien conscience de mettre le doigt dans l’engrenage. « Six ou huit mois après leur sortie ces machines seront copiées et il faudra les améliorer en permanence.»
L’entreprise est en passe d’obtenir une aide de la Région Pays de la Loire pour acquérir une imprimante 3 D à même de lui faciliter la mise au point de ses prototypes. Une aide accordée dans le cadre du dispositif « 500 projets pour le territoire ».