Les Numériques – 20/03/2015
Bruno Labarbere
À peine venons nous de boucler notre test du SoloWheel 1500 W que la valse des gyropodes continue avec l’arrivée de l’InMotion V3 dans nos locaux. Cette « monoroue », a priori destinée aux utilisateurs débutants avec ce type de véhicule, a cela de particulier que, justement, sa « monoroue » est constituée de deux fines roues indépendantes.
L’idée est plutôt simple et, quelque part, évidente : puisqu’il est difficile de tenir en équilibre sur une seule roue, pourquoi ne pas en ajouter une seconde ? Et plutôt que de déporter chacune des roues aux extrémités de l’appareil comme sur un gyropode classique, autant les regrouper au milieu, façon monoroue. Quelque part, l’InMotion V3 est donc un produit hybride parmi les produits exotiques, voilà qui promet !
Avec ses deux roues, le comportement du V3 est quelque peu singulier. En effet, il est désormais possible de se maintenir droit, à l’arrêt, chose impossible sans poser pied-à-terre avec une monoroue classique. Sur le V3, les roues ne sont pas liées par un axe central, mais bien suspendues individuellement, en plus de la suspension naturelle qu’offrent les pneus.
La conduite est donc moins sèche que sur un Solowheel et, au contraire, tellement souple que cela demande un temps d’adaptation. Bonne nouvelle cependant : alors que la majorité de la rédaction manifestait une vive appréhension envers le Solowheel, tous ceux qui ont osé tester le V3 sont parvenus à monter dessus et à rouler du premier coup. Un bon point qu’il nous faudra néanmoins nuancer, puisqu’après une dizaine de kilomètres de roulage en ville nous avons déjà de nombreuses critiques à formuler. Nous attendrons néanmoins notre test définitif pour les dévoiler.
Avec ses deux roues, l’InMotion V3 est capable de se tenir droit, tout seul, une fois allumé. Les bons points ergonomiques sont, quant à eux, en grand nombre : la poignée télescopique est intégrée, il y a des éclairages avant et arrière qui passent automatiquement du blanc au rouge selon le sens dans lequel vous roulez, l’afficheur LCD est large et permet de rapidement visualiser le niveau de charge. Bonus : une application smartphone (connecté en Bluetooth) permet de monitorer son véhicule et, comble du luxe, de diffuser de la musique via les enceintes intégrées ; le ghetto-blaster est de retour !
En terme de spécifications techniques, l’InMotion V3 est donné pour une autonomie de 25 km (ambitieux), une vitesse de pointe de 18 km/h — mais certainement pas sur les chaotiques trottoirs parisiens — et une capacité de franchissement permettant de grimper les pentes à 15° (ce qui nous semble réaliste). Il supporte des passagers de 20 kg à 120 kg et sa recharge ne demande que 90 minutes. Il nous tarde de vérifier tout cela au cours de notre parcours test, qui longe le Canal de l’Ourcq, bifurque sur la Gare du Nord, remonte jusqu’à l’Opéra Garnier et, si l’autonomie le permet, atteint Notre Dame de Paris, si possible accompagné du soleil et acclamé par la foule (ou pas).
Nous profitons de cet article pour également signaler que nous baissons la note globale du gyropode R1EX, également le fruit d’InMotion, à 3 étoiles, avec effet immédiat. Cette décision est motivée par notre expérience de conduite enrichie de la pratique des NineBot Elite et SoloWheel 1500 W. Par rapport au premier, il s’est rapidement avéré que la télécommande était moins bien conçue, moins fiable et moins réactive, sans oublier le confort d’utilisation en ville très en deçà de celui du NineBot. Par rapport au SoloWheel, c’est la franchise des réactions et la robustesse qui pêchent. Pour autant, nous continuons à beaucoup aimer l’InMotion R1 EX, notamment pour sa maniabilité et son autonomie, mais il faut savoir remettre à leur place ses amours de jeunesse.