Paris Normandie – 20/10/2015
Christophe Hubard
Nouveau. Bernay est-elle en train de devenir une ville high-tech ? Après Neodigital qui promeut les imprimantes 3D, voici les gyropodes et les gyroroues commercialisés par Piadtech. Découverte.
Ce drôle d’engin fait son effet ! Depuis quelques jours, Adrien Pipaud ne passe pas inaperçu.
Monté sur une roue, il n’est pas rare de le voir arpenter une rue du centre-ville de Bernay. Le temps d’un instant, les fans hystériques à l’approche de la sortie du nouveau Star Wars y verraient presque un moyen de déplacement venu du futur… « Nous avons décidé de devenir revendeurs de la marque Ninebot qui a racheté Segway », explique Adrien Pipaud, ramenant tout le monde sur terre. Il est le gérant de la société Piadtech, spécialisée dans la vente et le dépannage de matériel informatique, place Sainte-Croix. « Chaque année, nous réfléchissons à proposer un produit nouveau. L’année dernière, c’était la sono. »
Des pointes à 22 km/h
Les gyropodes (sur deux roues avec un guidon) et les gyroroues (une roue simple où l’on installe ses pieds sur des cales de part et d’autre) seront commercialisés dans les jours à venir, « fin de semaine ou début de semaine prochaine » ; la gyroroue au prix de 999 € et le gyropode à 3 100 €. Ce dernier sera également loué autour de 25 € la demi-journée et 40 € la journée. « Le temps d’adaptation est très rapide pour le gyropode. Il faut 30 secondes pour s’y habituer. Par contre, la roue demande plus de pratique. Entre 30 minutes et 1 heure sur un terrain dégagé et facilement trois heures pour remonter la rue Thiers sans blesser personne ! » D’une autonomie de 25 à 30 km, il faut compter trois heures pour les recharger. « Le gyropode ne dépasse pas les 20 km/h et la roue les 22 km/h. Cela permet de rester dans la législation des piétons. Et vu que l’on peut les brider à 6 km/h, on peut rouler sur les trottoirs », détaille l’entrepreneur.
Gadins et prise en main…
Le gyropode se prend en main très facilement. La sensation d’équilibre est immédiate : plus vous vous penchez en avant, plus l’engin accélère. Reculez, il ralentit. La roue est une autre histoire… « C’est un peu un mix entre le vélo et le roller », estime Adrien Pipaud qui assure que les skieurs retrouveront également quelques sensations. Au premier abord, on s’imagine plus enchaîner les gadins que monter les escaliers comme les professionnels de la « roue » réussissent déjà à le faire.
Qui est visé ?
Si le phénomène se développe à Paris, Bernay a-t-elle vraiment le potentiel commercial pour ces technologies ? Le gérant de 29 ans veut y croire. D’ailleurs, « on a déjà vendu une ‘‘roue’’. Les gyropodes peuvent être utilisés sur la voie verte. Les golfeurs peuvent aussi être intéressés pour remplacer les voitures, énumère le gérant qui souhaite également se rapprocher « des offices de tourisme et de la Ville de Bernay ». Interrogée, la Ville ne se prononce pas encore sur une telle utilité : « Je ne sais pas du tout », déclare l’adjoint au maire Pierre Bibet, en charge de l’Urbanisme. « Ça peut être un bon moyen de faire de la communication », relève toutefois l’adjoint également en charge de ce volet à la mairie.
Chacun saura y trouver son compte ?