Les Echos – 19/09/2016
Julien Dupont-Calbo – Ingrid Feuerstein
Les amateurs de deux-roues véloces et silencieux devraient être servis. Le gouvernement veut créer un bonus écologique pour favoriser l’émergence en France d’un marché des motos et scooters électriques. Les contours de celui-ci devrait être précisés fin septembre ou début octobre. « Ce serait plus une subvention qu’un bonus, puisqu’il ne devrait pas y avoir de malus associé », précise une partie prenante.
A priori, il s’agit de proposer une aide pour tout achat de deux-roues neufs électriques. Pour l’heure, même si les arbitrages ne semblent pas définitifs, on se dirige vers un dispositif calqué sur les quatre-roues : dans l’automobile, le bonus est limité à 27 % du prix du véhicule, avec un montant maximum (10.000 euros avec une reprise d’un vieux diesel). En l’espèce, le CSIAM, la structure regroupant les constructeurs de deux-roues, demande depuis un an une prime égale à 30 % du prix d’achat et 3000 euros au maximum. De son côté, l’Avere, l’association de promotion des véhicules électriques, réclame 27% et 2000 euros.
Pas de malus ?
Le nouveau fonds de financement de la transition énergétique pourrait être mis à contribution, souffle un proche du dossier, puisqu’un malus semble compliqué à mettre en oeuvre pour le moment. Les émissions de CO2, base de calcul des malus automobile, ne sont en effet pas mesurées lors de l’homologation d’un deux-roues (il faudra attendre 2018 pour cela).
« Une telle mesure permettrait de donner une vraie impulsion à ces engins dotés d’une réelle valeur écologique dans les villes », affirme Frédéric de Maneville, le dirigeant d’Eccity, un fabricant de scooters électriques. Selon le CSIAM, il s’est vendu entre janvier et août quelques 580 deux-roues électriques.
BMW à la pointe
Pour acquérir un tel engin, il faut aujourd’hui débourser entre 5000 et 15000 euros. Si BMW et quelques jeunes pousses se sont lancés sur le segment balbutiant – l’allemand a vendu plus de 500 modèles de son scooter électrique à 15000 euros l’an dernier-, les autres constructeurs n’ont pas encore franchi le pas. « Mais on a tous des modèles dans les cartons », avouait récemment un industriel. J.D-C. et In.F.