Sud-Ouest– 06/07/2017
Stan Meltzheim
L’homme est coutumier du fait. En 1996, il avait fait le premier tour du monde en rollers. Le périple avait duré trois ans. Avide de nouveaux défis, Fabrice Gropaiz a changé de moyen de transport, en misant sur le skate électrique. Il l’utilise grâce à une manette qui régit sa vitesse de progression. La France fait figure de prologue, 3000 kilomètres de baroud pour fignoler les derniers détails. Il s’est élancé mardi 27 juin de Picardie, et prévoit un mois de voyage. L’ambition est double : « Je veux montrer aux gens que ce mode de transport écologique fonctionne bien, et je compte aussi faire des rencontres ».
100 km par jour
Tous les jours, Fabrice Gropaiz monte sur son skate vers 7 heures du matin, pour faire une pause à la mi-journée : « Je n’ai pas encore assez de batteries. J’en attends deux nouvelles avec plus d’autonomie ». Ces batteries lithium rechargées, il peut repartir. Aujourd’hui, il parcourt près de 100 kilomètres par jour. Mais il veut rapidement viser le double, en allant jusqu’à trente kilomètres heure. « C’est un moyen de transport très concret, que tout le monde pourrait adopter. Au lieu de prendre sa voiture, on se déplace en skate jusqu’au tram par exemple », confie-t-il dans un sourire.
50€ par jour
Fabrice Gropaiz imagine déjà de nouvelles innovations : « Je voudrais placer un panneau solaire sur ma remorque, pour capter plus d’énergie ». Des modifications qu’il devrait opérer pendant son trajet en France, avant de sillonner le monde à nouveau. Au printemps prochain, il sera aux Etats-Unis, 6000 kilomètres de voyage. Avant d’enchaîner avec l’Europe, la Russie, puis l’Asie. La communication pendant son tour est essentielle : « Ma compagne tient ma page Facebook à jour en ajoutant photos et vidéos. J’ai même utilisé un drone pour certaines images ».
Fabrice, tout de fluo vêtu, a dans sa remorque une tente et un duvet. Mais il ne peut pas dormir tous les soirs à l’extérieur : « Je suis très dépendant de l’électricité pour l’instant. Une batterie met quatre à six heures pour se recharger ».
Il peut alors crécher chez des amis, ou dans des gîtes bon marché. Son budget est de cinquante euros par jour, mais il compte bien trouver des sponsors à la rentrée: « Je pars du principe qu’il faut d’abord se lancer, et après demander des financements ». Le prologue continue dès demain, où Fabrice s’élancera vers Toulouse.