Challenges – 07/07/2015
Marco Mosca
La Citybug se présente comme une trottinette au format XXL. Ultra imposante, presque impressionnante. Pour un confort véritable. Et ça vaut quoi concrètement à l’usage?
Vélo électrique, gyroroue, Segway, e-skate, trottinette électrique… les nouveaux modes de déplacement légers et plus ou moins écologiques se multiplient et s’adaptent aux besoins de leurs usagers en milieu urbain, avec trois mots d’ordre: la simplicité, la compacité et la sécurité.
Si la part des vélos électriques ne cessent de croître en France, -depuis 10 ils gagnent 25% par an selon Univelo-, les spécialistes du secteur croient beaucoup au développement des e-trottinettes surtout pour les petits trajets. Et les offres ne cessent de s’étoffer. Dernière en date, la Citybug, un nouveau modèle made in Taïwan (JD Components) et qui veut révolutionner le genre. Rien que ça.
La Citybug se présente comme une trottinette au format XXL. Ultra imposante, presque impressionnante. Et pour cause: 12,2 kg sur la balance. Ce n’est pas un poids plume, même si globalement la concurrence tourne autour des 15 kg. Mais on est très loin des 6,5 kg de la e-Micro One par exemple. Une fois dépliée, la machine affiche une nudité déconcertante. Un bouton ON/OFF point barre. Pas de frein, ni d’accélérateur. Après l’avoir tourné et retourné dans tous les sens pour comprendre comment on accélère, il suffit de se lancer pour découvrir son grand secret. C’est en poussant le guidon vers l’avant que le moteur se met en marche. Et inversement, il faut le tirer vers soi pour freiner la bécane. Une fois lancée, le système se révèle extrêmement intuitif. Un frein au pied sur la roue arrière permet de s’arrêter net, en cas de besoin.
Système push and pull
On finit par se faire au système push and pull, même si dans les faits, il faut y aller du poids du corps pour lancer la machine et prendre de la vitesse. Concrètement, il ne permet pas véritablement de doser. En phase de freinage notamment, il coupera net le moteur au lieu d’offrir une décélération en douceur. Et à l’usage, on craint pour la précision dans le dosage…
Question vitesse, la Citybug permet d’aller jusqu’à 18 km/h. Une vitesse très raisonnable, trop même. Du coup, on espère gagner en sensation en descente. Que nenni ! Impossible de dépasser les 25 km/h, un frein moteur vient contrôler la vitesse. C’est extrêmement frustrant! Surtout pour les habitués du vélo classique ou bien électrique. La vitesse étant limitée à 6 km/h sur les trottoirs, il est possible de la brider pour éviter de se prendre une amende. En revanche, sur piste cyclable, la Citybug délivre suffisamment de vitesse pour ne pas se sentir mal à l’aise. Inutile de faire la course avec un vélo… Il aura le dernier mot. En ligne droite et en vitesse de croisière, l’amusement laisse très vite la place à une certaine forme de monotonie. Passée l’excitation de la découverte, place à l’ennui…
Autre point négatif, la grande rigidité de l’ensemble, en raison de l’absence de suspensions. La Citybug n’est donc clairement pas faite pour circuler sur les voies pavées. Un véritable cauchemar pour les bras et les jambes. (Pour les connaisseurs, le parvis de la pyramide du Louvre relève du calvaire!) Pareil sur les terrains sablonneux, à l’image du jardin des Tuileries. Attention à la glissade si vous prenez trop de vitesse. Quant au sol mouillé, mieux vaut globalement éviter!
L’autonomie maximale annoncée est de 15 à 18 km. Cela dépendra en réalité du trajet effectué et de la vitesse moyenne effective. Et le temps de charge vendu est de 3 heures.
Combien ça coûte? La Citybug est vendue 999 euros. Un tarif trop élevé pour un usage somme toute limitée. A ce tarif, voire un peu plus, mieux vaut s’acheter un vélo électrique nettement plus évolutif et sportif ! Les plus casse-cous opteront pour une gyroroue, nettement plus freestyle!