Olivier Brosset
La Nouvelle République – 29/07/2017
Il n’existe, pour l’heure, aucune réglementation spécifique quant à l’utilisation de ces nouveaux engins.
Faire cohabiter piétons, vélos et autres “ engins de déplacement personnels ” – électriques ou non – n’est pas chose facile. Il faut faire preuve de bon sens.
Circuler à vélo en ville peut parfois être un véritable casse-tête. Entre les voies réservées au tramway (à qui il faut laisser la place) ou au bus, les contre-allées pas toujours dégagées, les pistes cyclables (celles qui sont à contresens de circulation, qui empruntent les trottoirs…), on ne sait pas toujours où passer.
En tant que piéton, l’utilisation des trottoirs pourrait couler de source mais ce serait oublier que des pistes cyclables les empruntent régulièrement.
Sur la chaussée, ces mêmes pistes cyclables ne bénéficient pas toujours de la continuité souhaitée… faute de place pour les matérialiser.
Dans tout ce flou artistique, où doivent (ou peuvent) circuler les autres objets roulants plus ou moins identifiés ? La question se pose non seulement pour les traditionnels patins à roulettes (rollers), planches à roulettes (skateboard) et trottinettes déjà anciens mais aussi pour les nouveaux venus que sont les trottinettes électriques, les mono-roue électriques (gyro-roue), les gyro-skates électriques ou hoverboards (planches à roulettes électriques avec deux roues latérales ou une seule roue au milieu de la planche) et autres gyropodes…
Pour les trois premiers cités – rollers, trottinettes ou skateboards – la réponse est claire : ils ne sont pas considérés comme des véhicules (code de la route : articles R412-34 à R412-43). On peut les utiliser uniquement sur un trottoir (maxi 6 km/h) et non sur la route. Il en va de même pour tout engin de petite taille et sans moteur.
Sauf que le maire peut interdire l’usage des engins à roulettes sur tout ou partie du territoire de sa commune en fonction des circonstances locales. C’est ce qui a été fait à Tours, s’agissant des planches à roulettes, qui doivent se cantonner aux seuls trois skate-parks aménagés (île Simon, parcs de la Cousinerie et Honoré-de-Balzac).
Pour les autres moyens de transports individuels à moteur – trottinettes et autres monocycles électriques – il n’existe, à l’heure actuelle, aucune réglementation spécifique quant à leur utilisation.
Engins à moteurs, ils devraient rouler sur la route s’ils sont équipés d’un siège, homologués et capables de dépasser les 6 km/h (mais quid des trottinettes à moteur sans siège ?)
Question de bon sens
En attendant un texte clair, le bon sens doit s’imposer dans le respect de tous. Trottinettes et autres engins électriques doivent donc rouler sur les trottoirs, adapter leur allure à l’affluence des piétons, emprunter les passages protégés et respecter les feux tricolores. Circuler sur les pistes cyclables semble également toléré, même si cela n’a rien d’officiel.
Cas particuliers
Les enfants de moins de 8 ans qui conduisent un cycle peuvent utiliser les trottoirs ou accotements (sauf dispositions contraires prises par l’autorité investie du pouvoir de police), à la condition de conserver l’allure du pas et de ne pas occasionner de gêne aux piétons.
Sont considérées comme piétons (et donc autorisées sur les trottoirs), les personnes qui conduisent une voiture d’enfant, de malade ou d’infirme, ou tout autre véhicule de petite dimension sans moteur ; les personnes qui conduisent à la main un cycle ou un cyclomoteur ; les infirmes qui se déplacent dans une chaise roulante mue par eux-mêmes ou circulant à l’allure du pas.