HuffPost – 30/08/2015
Lauren Provost, Jessica Dubois
C’EST DEMAIN – C’est un skate? Un segway? Non, mais un peu des deux à la fois. Alors que la board électrique du futur est devenue le jouet préféré des célébrités et commence à faire son apparition dans nos rues, nous avons testé l’un des modèles français: l’Insolites Board
Vous ne connaissiez pas ce skateboard gyroscopique sous ce nom? C’est normal. Plusieurs vendeurs proposent ce produit confectionné en Asie sous des marques différentes. Vous trouverez ainsi le Phunkeeduck, l’Hovertrax, la SmartBoard, la TwistBoard et bien d’autres… à des prix pouvant aller de 450 à plus de 1500 euros selon leur qualité.
Si vous ignorez le nom de cet engin, vous l’avez certainement déjà aperçu sur le compte Instagram d’une star. Ces derniers mois, les people ont succombé à la mode et aux sollicitations des marques. Beaucoup en ont fait la publicité après avoir reçu un nouveau gadget gratuit et branché. Justin Bieber, Chris Brown, Kendall Jenner ou encore Lilly Allen se sont par exemple filmés en train d’assurer sur un skate 2.0 avant de publier le tout sur les réseaux sociaux.
Pour les imiter, moins d’une heure de pratique suffit. Si, si.
Trouver l’équilibre avec ses doigts de pieds
Ibrahima Niakate, un entrepreneur français de 31 ans qui commercialise cette board depuis 2014 avec sa société Insolites Collection, nous a fait une démo et appris les bases.
Avant d’avoir le swag de Chris Brown sur sa planche, il faut comprendre comment ça marche.
L’Insolites Board et les autres sont les descendants directs du Segway et de la technologie du gyropode développée par son inventeur en 2001. Une technologie d’équilibre dynamique sur deux roues parallèles.
Mais du Segway, nous sommes passés à un sablier d’une dizaine de kilos (contre près de 50 pour un Segway), sans barre de direction, qui peut monter jusqu’à 20 km/h. Moins encombrant certes, mais toujours un peu lourd alors mieux vaut rouler avec que le porter.
Pour comprendre le fonctionnement de l’engin, il suffit de poser un premier pied sur un capteur. Lorsque votre pied est incliné vers l’avant, la roue du même côté avance. Le pied incliné en arrière, la roue recule. Pour ne pas tourner sur vous-même, il faut donc trouver l’équilibre, se stabiliser, et oser poser le second pied sur la planche.
Une utilisation instinctive
La première fois, le manque de swag est total: notre corps oscille d’avant en arrière et tente de compenser les mouvements paniqués de nos orteils. Les premiers mètres sont saccadés. Mais au bout de quelques minutes, l’équilibre vient et notre corps comprend presque instinctivement comment contrôler ce nouveau mode de locomotion. Sans trop y penser, on se surprend à avancer jusqu’au point que nous nous fixons.
Nous finissons par accélérer, tourner (il suffit d’incliner un seul pied), faire un tour à 360°, slalomer entre des obstacles… Moins d’un quart d’heure d’utilisation suffit pour prendre du plaisir et s’amuser comme un gosse à flotter à quelques centimètres du sol.
Le fun est indéniable mais les skateboards gyroscopiques deviendront-ils plus que des gadgets pour grands enfants? Si on se voit bien aller chercher le pain et arriver à l’heure au bureau grâce à notre nouveau destrier, le prix est dissuasif. Pour l’Insolites Board, il faut dépenser 790 euros pour le premier modèle, 990 euros pour une version plus stable et plus puissante.
Voilà certainement pourquoi, malgré l’euphorie du moment autour de son produit, Ibrahima Nikita s’intéresse au secteur professionnel. “Différents métiers sont intéressés, les agents de sécurité qui pourraient faire leurs rondes plus rapidement par exemple”, nous a fait savoir l’entrepreneur.
Ce dernier a aussi eu l’idée de créer un sport -le e-hockey – et propose des initiations, des balades ou de la location dans plusieurs villes de France.