01 Net – 15/01/2016
David Nogueira
Maîtriser l’art de l’équilibre sur cette gyroroue Ninebot One n’est pas une mince affaire. Faut-il être un champion y parvenir ? La réponse dans notre test.
Vous avez sans doute déjà croisé des personnes montées sur une roue qui roulent à vive allure sur les trottoirs ou les pistes cyclables. Et bien il y a de fortes chances qu’il s’agisse de la Ninebot One, tant la côte de popularité de cette roue grimpe. En cause, des vidéos virales publiées sur la toile sur lesquelles on voit des utilisateurs tellement à l’aise qu’on s’imagine fort bien réaliser les mêmes prouesses. Mais la maîtrise de cette gyroroue est-elle vraiment simple ? Nous l’avons testée, voici notre réponse.
la réalité
La Ninebot One présente vraiment très bien. Sa qualité de fabrication est excellente et on aime son système d’éclairage qui parcourt les flans. D’ailleurs, l’application mobile propose, parmi ses nombreuses options, de personnaliser la couleur de ces éclairages. Bref, de jour comme de nuit, on est assuré de ne pas passer inaperçu.
La Ninebot One est constituée d’une unique roue. Précisons tout de suite que nous préférons la conception de l’InMotion V3 pour son système à deux roues, espacées de quelques centimètres qui facilite l’apprentissage des débutants. Mais aussi pour son petit écran intégré qui indique le pourcentage de batterie restante.
Le plus cotraignant pour la Ninebot One est qu’elle n’intègre pas le moindre système permettant de la tirer comme une valise, ce qu’intègre l’InMotion. Lors de nos tests, nous avons pourtant estimé qu’un tel accessoire est indispensable. Chez Ninebot, il faudra passer par la case option pour équiper la One d’une poignée télescopique.
Et celle-ci est tout de même vendue 100 euros. Ce n’est pas rien ! Pour autant, une fois ces critiques mises de côté, la One est techniquement au point… même si pour en tirer pleinement parti, il faut un certain temps d’adaptation.
Persévérance pour seul maître mot
Si nous étions facilement arrivés à dompter l’InMotion V3 grâce à sa conception à deux roues (parallèles), la Ninebot One nous a demandé plus d’efforts. Sollicitant bien plus le sens de l’équilibre et la forme physique (les genoux et chevilles sont mis à rude épreuve) il faut plusieurs jours pour réussir à monter et tenir sur la roue avec aisance. La confiance s’acquiert petit à petit, en multipliant les « mises en jambes », quitte à s’aider d’un mur.
Mais Ninebot propose un accessoire assez génial : de petites roulettes qui s’installent sur les côtés des cale-pieds. Nous ne l’avons pas testé, mais il paraît évident que celui-ci permet de faciliter la phase d’apprentissage.
Quoi qu’il en soit, une fois la bête maîtrisée, on peut s’adonner aux petits trajets, puis à de plus longs, en évitant dans un premier temps les routes trop cabossées et les montées ou descentes de trottoirs.
En effet, même si la One se fait agile sous les pieds et qu’on gagne rapidement en précision dans les manoeuvres, tout défaut de la route abordé de front devient un obstacle capable de mettre au tapis le plus aguerri.
Si l’initiation peut s’avérer périlleuse, les trajets sur des routes en bon état (piste cyclable, larges trottoirs, etc.) deviennent très vite un vrai plaisir. L’accélération de la One est franche, tout comme son freinage. Nous avons trouvé la première plutôt pêchue (plus qu’avec l’InMotion V3) lorsqu’il a été question d’attaquer une rue en montée. Autre bon point : l’autonomie comme la vitesse de pointe sont fidèles à ce qui est annoncé par le constructeur. Environ une vingtaine de kilomètres d’autonomie pour des pointes à 20 km/h.
Ninebot One : une excellente fiabilité
Comparée à l’InMotion V3 que nous avions trouvé plus simple à appréhender, la mono roue Ninebot se révèle finalement plus maniable et plus fiable, après plusieurs jours voire plusieurs semaines d’utilisation.
Alors qu’il n’était pas toujours évident de « prendre beaucoup d’angle » avec la V3 en raison de ses deux roues parallèles, la One accepte plus facilement ce type de manœuvres. D’ailleurs, si nous n’avons pas eu les capacités (ou le temps) d’atteindre un niveau d’expert, la toile regorge de vidéos impressionnantes dans lesquelles certains utilisateurs de la roue vont même jusqu’à descendre des escaliers ou s’adonnent à de véritables numéros d’équilibristes, à une jambe, sur la One.
De notre côté, nous avons tout de même perfectionné notre style incertain, parvenant à franchir les bateaux, au niveau des passages piétons…avec beaucoup de précautions pour ceux qui étaient un peu hauts ! Cela est notamment possible grâce à une garde au sol assez importante, qui évite à la roue de butter sur le trottoir.
Le verdict
La Ninebot One est assurément une très bonne monoroue qui, certes, nous a donné du fil à retordre au début mais nous a aussi finalement procuré beaucoup de plaisir. S’il faut un certain temps pour se sentir à l’aise, la One sait par la suite mettre son utilisateur en confiance par sa maniabilité. Sa vivacité offre par ailleurs de belles sensations. La notoriété qu’elle a acquise auprès du grand public semble donc justifiée. Pour autant, nous ne lui donnerons pas la note maximale en raison de l’absence de poignée qui permettrait de la tirer lorsqu’on souhaite la déplacer sans monter dessus. A 999 euros, il nous paraît assez inacceptable de devoir investir 99 euros de plus.