Tom’s Guide – 04/09/2015
Dimitri Charitsis
Attendue depuis de longs mois la trottinette électrique E-Micro est enfin disponible. Avec un poids record de 7,5 Kg, vendue à moins de 1 000€, elle est, sur le papier, l’un des modèles les plus intéressants du marché. Mais que vaut vraiment la trottinette électrique suisse ?
5 raisons de craquer (ou pas) pour la trottinette électrique E-Micro One
1 – Oui – Parce qu’elle a tout d’une trottinette classique
« Elle est électrique la trottinette ? Oui elle l’est ». Deux semaines à arpenter les rues et les trottoirs de la capitale et voilà la question qui revient le plus souvent. Et pour cause, à première vue l’E-Micro One a tout de la trottinette ordinaire. Pas de châssis proéminent, aucune commande sur le guidon, pas même un compteur de vitesse… Est-ce un mal ? Pas vraiment. Pas si on aime la discrétion et qu’on n’a pas assuré sa trottinette contre le vol. Alors, bien sûr, elle ne vous permettra pas de voguer innocemment dans les rues de Palmyre mais, à défaut, le risque de se la faire « emprunter pour une durée indéterminée » diminue. Ce n’est pas rien quand on connaît le prix de ces petites choses-là. Nous y reviendrons.
2 – Oui – Parce que c’est un poids plume dans sa catégorie
Habituellement, le poids d’une trottinette électrique varie de 10 à 15 Kg. L’E-Micro One, c’est beaucoup moins. 7,5 Kg pour être précis. C’est à peine deux fois plus qu’une trottinette classique. A ce jour, cette valeur en fait l’une des trottinettes électriques les moins lourdes. Ce poids plume devrait automatiquement signifier un prix fort tant les kilos perdus se payent sur la facture. Or à 899€ la trottinette du constructeur suisse fait partie de la moyenne basse du marché. A ce prix et surtout à ce poids, il pourrait y avoir des craintes sur l’autonomie. Il n’en est rien. La trottinette suisse est dans la moyenne avec une dizaine de kilomètres par recharge d’une heure. Légère et « pas chère » donc, en comparaison de la concurrence tout du moins.
3 – Oui et non – Parce que c’est la plus accessible (simpliste) des trottinettes électriques
A force de vouloir se rapprocher de la trottinette classique, l’E-Micro reste-t-elle une trottinette électrique à part entière ? Son dépouillement en matière de commandes et d’accessoires ne fait pas que la simplifier, il peut aussi la rendre simpliste.
La conséquence de ce choix, c’est que la dernière née de Micro Mobility est davantage une trottinette à assistance électrique. C’est à dire que le moteur placé dans sa roue arrière ne démarre qu’après le premier coup de pied au sol. Au freinage, elle peut surprendre également. Si on descend de la trottinette sans utiliser le frein arrière, celle-ci continue sa route… seule. Ce n’est qu’au bout de quelques séances que le reflexe s’acquiert complètement. Enfin, en l’absence de commandes et de compteur au guidon, nous ne pouvons que regretter le manque d’une application mobile qui fonctionnerait avec l’E-Micro.
4 – Non – Parce qu’il faut un doctorat pour changer de vitesse
Sur la plupart des moyens de transport, le changement de vitesse est une banalité. Sur l’E-Micro, c’est un calvaire. La trottinette électrique est réglable sur trois vitesses qui sont proportionnelles à sa puissance. Pour atteindre les 25 km/h, par exemple, il faudra l’ajuster sur la 3ème vitesse, la plus élevée. C’est lorsqu’on souhaite changer de vitesse, au cours d’une balade par exemple, que tout se complique. Le changement se fait uniquement à l’arrêt et via un petit module magnétique qu’il faut poser sur la base de la trottinette. Ensuite la manœuvre consiste à le tourner d’un bon quart de tour et croiser les doigts pour que l’instruction ait été comprise par votre bolide miniature. Sur notre modèle de test, l’opération s’est avérée laborieuse.
5 – Non – Parce que c’est 10 fois plus cher qu’une trottinette
L’E-Micro One a beau être l’une des trottinettes électriques les moins chères de sa catégorie, elle n’en demeure pas moins inaccessible pour de nombreuses bourses. A 899€, bien qu’elle soit pétrie de qualités, une question demeure : Quel est l’intérêt de payer 10 fois plus cher pour aller à peine deux fois plus vite ? C’est, en effet, le gain de temps moyen que nous avons constaté sur nos trajets, au cours de ce test. Mais c’est une question qui peut être étendue aux autres modèles du marché dont le prix est un frein certain à leur démocratisation.